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Mort d’avoir voulu vivre

Publié: 4 février 2013 dans Antispécisme
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Le 2 février 2013, un cirque de Mexico se produit en spectacle comme à son habitude. Costumes, paillettes, musique forte et rire des enfants qui ignorent ce qui se passe derrière les rideaux.

Derrière les rideaux, des animaux dans des cages, qui tournent en rond en attendant d’être propulsés dans l’arène.
Enfermés. Loin de tout ce qu’on peut appeler une vie, ils attendent. Depuis tous petits, enfermés. Dressés, battus. Tournant en rond dans une cage, avec pour seule liberté de mouvement celle autorisée par les coups de fouet. Privés de liberté, de relations avec leurs congénères. Privés de la liberté de courir, de s’ébattre, de profiter de leur vie, de vivre.
Privés de tout, et cassés jusqu’à devenir les joujoux du dompteur. C’est lui qui détient le fouet, lui qui détient la nourriture, lui qui les maintient « en vie ».

Pour quoi ?
Pour faire des numéros tels des bouffons dans des arènes, sous les coups de fouets, la musique dégueulasse et les applaudissements. Sous les rires de centaines de personnes que ça amuse de voir des animaux faire « des tours ». En retour de quoi ? De misère et de souffrance.
L’argent que gagnent les dompteurs et les cirques qui exploitent les animaux est gagné à sueur et à sang. A peur. Et à coups de fouets.
De la souffrance en spectacle.

Ce 2 février, le dompteur fait rentrer les tigres dans l’arène, et commence son numéro. Des tigres, pattes avant sur des tabourets, comme c’est rigolo. Il est fier, et il se met à tourner autour des tigres en dansant. Fier de quoi ? D’asservir ? De faire souffrir ? De montrer sa supériorité d’humain ?
L’un des tigres l’attrape. Ultime chance de fuir la servitude, l’esclavage, la souffrance. Le dresseur se défend, le frappe. Les personnes qui interviennent, le frappent. Battu de vouloir échapper à la torture quotidienne. Battu de vouloir sauver sa vie. Battu d’avoir refusé de s’humilier d’avantage sous les rires et les applaudissements. A quoi bon ?
Le dompteur est mort.
Parce que c’est ça, « la loi du plus fort ». Danser dans des fringues de paillettes en balançant des coups de fouet ne fait pas de quelqu’un un être supérieur. Jamais.
Les spectateurs partent en hurlant. Voir un tigre se défendre contre son agresseur, ça fait peur. Pourquoi ne criaient-ils pas quand le dompteur le battait ? Le faisait plier sous sa volonté ? C’est quoi ce spectacle de merde ? Vous étiez venus voir de la souffrance, non ?

Que va-t-il advenir du tigre ? Euthanasie sans aucun doute.
Mort pour quoi ? Pour qui ?

Si cette vidéo m’a choquée au plus haut point, ce n’est pas parce qu’un homme a été attaqué. Voir des gens mourir ne me réjouit jamais. C’est la détresse contenue dans cet acte lourd de conséquences qui m’a troublée. Si un animal est une machine, domptable, façonnable, d’où sort cette volonté de dire « stop » ?

Arrêtez d’aller au cirque, de cautionner la souffrance des animaux-esclaves.
Les animaux ne sont pas des jouets, des objets ; leur vie leur appartient !

On s’extasie devant Knut le petit ours polaire qui vivait en plein coeur de Berlin, et qui est mort à l’âge de 4 ans, après avoir passé toute sa vie en captivité, livré aux regards amusés des visiteurs, loin de tout ce dont il aurait eu besoin.

On s’extasie devant l’éléphant qui tient sur ses deux pattes avant, cintré dans son habit de paillettes, les pattes encore endolories d’être enchaînées toute la journée en attendant l’humiliation du spectacle.

On s’extasie devant le canari du voisin, qui chante le matin, enfermé dans sa cage, loin de tout congénère, et privé de la liberté de voler.

Voilà…

on s’extasie de plein de choses, pour les mauvaises raisons. Les animaux n’ont pas à nous plaire, à nous faire rire, à combler notre solitude ni à remplir nos assiettes.

Nous les enfermons pour notre plaisir, et nous les faisons mourir. Sans jamais nous demander ce qu’ils auraient préféré… sans jamais avoir interrogé leur volonté de vivre…

Ainsi, la célèbre vache de Bonneville a été retrouvée; elle a percuté un camion. Elle avait fui un (autre) camion la conduisant à l’abattoir le 2 juillet 2012. Elle a voulu vivre. Elle a fui, et elle s’est cachée, et elle a survécu. Jusqu’au 21 septembre. Elle voulait vivre, et ne pas finir découpée en morceaux sur des étals après avoir été dépecée et démembrée pour combler de futiles plaisirs gustatifs. Elle voulait vivre, alors elle s’est barrée.
Et s’ils le pouvaient, ils le feraient tous !

La liste est longue, pour tous ces animaux qui fuient… des abattoirs, des zoos, des cirques, de chez leur « maître ». Pourquoi ont-il besoin de fuir ? Et pour un animal qui fuit, combien qui restent pris dans un destin sanglant ?

Alors après la vache de Bonneville, on trouvera la girafe qui s’est échappée d’un cirque, et qui est morte d’une crise cardiaque au terme de la course-poursuite. Une crise cardiaque. Elle avait peur. Elle voulait vivre. Elle voulait vivre libre, sans doute. On trouve ensuite les « animaux sauvages » de l’Ohio, qui ont été abattus, avoir s’être enfuis du zoo privé (WTF ?) où ils étaient détenus; les animaux d’un zoo qui s’enfuient grâce à une girafe; un éléphant qui s’échappe d’un cirque; un veau qui se réfugie aux urgences après avoir fui de l’abattoir, et qu’on abat quand même. Un bébé, qui s’enfuit, pour sauver sa vie, et qu’on tue. Ensuite, on a encore une vache qui s’enfuit d’un abattoir, mais aussi deux cochons et un « oiseau rare » qui se fait la malle grâce à un écureuil qui a fait un trou dans sa cage. C’est juste une compile de quelques articles dont je mets les liens en bas de page. Il y en a d’autres.

Je crois pas que ce soit de l’anthropomorphisme que de juste se poser la question… « qu’est ce qui se passe dans la tête du veau qui, une fois arrivé à l’abattoir, se met à courir, courir, jusqu’à échapper à ses bourreaux pour ne s’arrêter que lorsqu’il se sent en sécurité ? »… L’odeur du sang ? les cris des autres vaches ? l’agressivité des personnes chargées de les sortir manu militari du camion ? un pressentiment ? Pourquoi, soudainement, là…?

Je ne crois pas qu’on ait le droit de ne pas se poser ces questions-là. Que ce soit pour la viande, le zoo, le cirque, la corrida*… Comment les choses sont faites ? pourquoi ? est-ce nécessaire, moral, rationnel ? Et s’ils voulaient juste vivre ??

* le conseil constitutionnel a rendu verdict le 21 au sujet de l’alinéa permettant la torture des taureaux en arène : celle-ci est légale, même si la loi française interdit et punit sévèrement les sévices ou torture sur animaux. Une exception est accordée aux « traditions locales ininterrompues ». Ah bah si on peut faire des exceptions à la loi, alors….

Articles susmentionnés :

Deux mois de cavale pour la vache échappée

Une girafe s’échappe d’un cirque et meurt d’une crise cardiaque

(la girafe s’est enfuie du cirque, a couru à travers la ville et après qu’on l’ait tranquillisée a succombé à une crise cardiaque)

48 animaux sauvages abattus après s’être enfuis

Animaux échappés d’un cirque

Un éléphant s’échappe d’un cirque

Un veau abattu après s’être échappé de l’abattoir

Échappé de l’abattoir, le veau se réfugie aux urgences

Une vache s’échappe de l’abattoir

Deux cochons s’échappent d’un abattoir

Un oiseau rare s’échappe avec l’aide d’un écureuil