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En fait, je dis une journée, mais ce que je vais raconter tient sur une heure de temps. Imaginons la taille de l’article, si je devais retracer une journée complète….

« Cool, on va donner du pain aux canards »

Je passe sur un pont, et je vois un homme et des enfants, tous regardent en direction du canal, sous le pont.  Je les dépasse, et je comprends un peu tard ce qu’ils étaient en train de faire : jeter du pain aux canards. J’ai hésité longtemps à me retourner pour aller leur parler, mais je n’avais pas toutes les infos en tête… La prochaine fois je le ferai.

Lorsque l’humain nourrit les canards, il leur propose un lieu de nourrissage qui n’est pas nécessairement compatible avec leurs besoins réels. Autrement dit, les canards vont venir se concentrer là où on les nourrit, et pas là où se trouve leur nourriture. Si leur population se régule normalement en fonction des ressources disponibles, le fait de les nourrir court-circuite cette régulation.

Ça c’est un point important, parce que ça marche de la même manière pour les pigeons en ville. Si les pigeons cherchent leur nourriture en ville, c’est bien parce qu’ils l’y trouvent. Sauf qu’ils ne sont pas les bienvenus en ville. La « surpopulation », la régulation, les nuisibles, éradiquer, capturer, tuer. Ça monte vite.

On trouve aussi le problème des apprentissages des petits : ils apprennent à ramasser ce que les gens balancent, et pas à fouiller leur environnement comme ils devraient le faire. Cet apprentissage biaisé mène aussi les canards à attraper tout ce qui tombe / est balancé, et on sait que les gens sont pas très regardant sur ce qu’ils foutent dans le canal… bouchons en plastique et autres ne sont pas digérés par les canards. Ils grossissent, ne volent plus, ou juste meurent d’avoir ingéré trop de glucides.

Aussi, le pain c’est de la merde. Les canards ne mangent pas de pain.

ON trouve toutes ces explications sur divers sites :

Pourquoi ce besoin de nourrir les animaux sauvages qui n’ont aucunement besoin de nous pour vivre ? Peut-être que c’est plaisant de se croire utile. D’aider « le faible ». Parce que les pauvres, ils ont besoin de nous pour vivre… tous les animaux ont besoin de nous, ils sont tellement bêtes… (argument souvent repris pour la production de lait « non mais la vache si on la trait pas, elle meurt ! », ou pour les divers élevages « ben si on les élève plus, ils existent plus ! »).

Ça me fait penser aux animaux de Tchernobyl. Pour ceux qui ne sont pas trop au courant, depuis que les humains ont déserté, Tchernobyl est devenu un genre de paradis pour les animaux non-humains… qui ont enfin la paix. (vidéo arte: http://www.mystere-tv.com/la-nature-apres-tchernobyl-v928.html ).

D’ailleurs, ça me fait aussi penser à ça : http://www.question-animale.org/fra/estivales-2013-pierre-sigler-2

le phénomène de marronnage, ou comment des individus appartenant à des espèces autrefois domestiquées parviennent à retourner à l’état sauvage et à vivre sans nous.

En fait, les individus que nous n’avons pas domestiqués peuvent très bien vivre sans nous. Il faut arrêter de nous croire indispensables à leur survie.

ça ne veut pas dire qu’il faut laisser mourir les animaux qui ont réellement besoin d’aide, je précise… Et il y a aussi des moyens adaptés de nourrir les canards, par exemple, si ceux ci en ont besoin.

« Cool, on va pêcher des poissons ! »

Bam, plus loin sur le pont, j’oublie les canards, je croise un pêcheur.  Beaucoup de gens, quand ils croisent un pêcheur, voient une personne qui est en train de se divertir. Et quelques uns voient un homme en train de tuer sciemment des individus. Il va les chercher dans leur lieu de vie, appâtés par un autre individu qui lui est définitivement condamné de toutes façons. La mort d’un poisson sorti de l’eau est l’une des plus douloureuses, c’est la mort par asphyxie. C’est aussi celle qu’on n’entend pas et pour laquelle on ressent le moins d’empathie.

« Cool, on va chez Truffaut »

Ou plutôt c’est Truffaut qui s’invite chez toi. Avec son magazine publicitaire qui fait rêver : vente de lapins, d’oiseaux, de poules « d’ornement », de poissons, de reptiles…. Tous ces individus dont on chiffre la valeur, que l’on s’échange contre un peu d’argent, que l’on enferme jusqu’à la mort ou jusqu’à ce qu’on s’en lasse, pour qu’ils soient enfermés ailleurs.

« Cool, on va bouffer au resto ! »

Je crois que les responsables marketing qui ont mis au point le concept de l’animal heureux d’être tué et mangé nous prennent vraiment pour des cons. Un cochon serveur qui amène des plats faits de morceaux de ses congénères sur la table, des maman-vaches qui donnent leur lait de bon cœur à d’autres que leurs veaux pour faire du chocolat, des animaux qui se découpent eux-mêmes. Comme si on allait avaler ça, comme si ça pouvait faire passer la question de la culpabilité. Ce sont juste des individus qui voudraient vivre, pas des Jésus qui nous font sacrifice de leur vie.

Arrêtons-nous là, ça fait déjà beaucoup de choses à assimiler.

 

 

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On fait tourner des pétitions, on fait des stands d’information, on signe des pétitions, on gueule, on explique, on brasse du vent, on essaie de se faire entendre.

Souvent, on se dit « si j’arrive à faire comprendre ne serait-ce qu’à une seule personne »

Et là, boum, on obtient une opportunité de se faire entendre dans un cadre politique, de manière parfaitement légale. Vous êtes nombreux à m’avoir dit que vous trouviez cela injuste, ce qui se passe dans les laboratoires de recherche, c’est le moment de vous exprimer en signant l’initiative européenne, via le lien ci-dessous :

http://www.stopvivisection.eu/fr

Une initiative européenne, c’est quoi ?

C’est un projet présenté par les citoyens européens à la commission européenne. L’initiative doit être signée par un nombre déterminé de citoyens européens, afin de pouvoir être présentée à la commission européenne, qui devra étudier le projet de loi.

Qu’est ce que l’initiative stop vivisection ?

L’initiative « stop vivisection » a été initiée par une députée européenne italienne, Sofia Alfano qui siège au parlement européen. Elle a constitué, avec sept scientifiques de renommée internationale, un comité opposé à l’expérimentation animale. Leur argumentaire est éthique, mais aussi scientifique (pour des raisons évidentes, telles que « je ne suis pas scientifique », je ne vais pas rentrer dans les détails, mais vous pourrez trouver des réponses ici : http://antidote-europe.org/).

Comment apporter ma voix à ce projet ?

Fonctionnant comme un vote, seules les personnes majeures et citoyennes européennes peuvent signer l’initiative. La collecte des signatures en ligne est parfaitement sécurisée. Pour des raisons légales, le numéro de carte d’identité est demandé, pour éviter toute fraude. Aussi, il ne s’agit pas d’une « pétition », votre signature aura beaucoup plus de valeur que celle que vous apporterez à n’importe quelle pétition.

Il suffit donc de se rendre sur le site : http://www.stopvivisection.eu/fr , cliquer sur « signer », puis sur « soutenir », et le processus ensuite est assez simple.

Pourquoi lutter contre la vivisection et la recherche sur les animaux en général ?

Des raisons strictement éthiques devraient suffire à convaincre.

Les animaux ne sont pas concernés par nos maladies. On justifie souvent le fait de les utiliser pour la recherche médicale dans le but d’enrayer des maladies tellement graves… tellement graves qu’on les inocules volontairement à des êtres innocents. Tellement graves qu’elles font souffrir le martyr. Surtout lorsqu’on doit subir manipulations et souffrances avant d’être replacé seul dans une cage, en attendant l’illumination de quelques scientifiques, et la mort.

Il faut savoir que ce qu’on appelle « recherche » ne concerne pas que la recherche médicale. 80% des chiens utilisés dans les laboratoires le sont pour des tests de pesticides et autres produits de l’industrie agro-chimique. Tous les animaux y passent, des rongeurs aux primates, en passant par les chiens et les chats…

Si nous n’affirmons pas notre volonté de faire cesser le massacre, jamais les gouvernements ne mettront en place les mesures nécessaires au passage d’une science barbare à une science éthique.
Le projet présenté demande bien entendu la fin de la vivisection, mais son titre : « Proposition d’un cadre législatif visant à l’abolition de l’expérimentation animale dans l’Union européenne » suppose surtout d’encadrer la fin de l’utilisation des animaux dans les laboratoires.
Nous n’allons pas mourir demain faute de médicament, même si vous signez 😉

beagle

N’oubliez pas de partager !!

On s’extasie devant Knut le petit ours polaire qui vivait en plein coeur de Berlin, et qui est mort à l’âge de 4 ans, après avoir passé toute sa vie en captivité, livré aux regards amusés des visiteurs, loin de tout ce dont il aurait eu besoin.

On s’extasie devant l’éléphant qui tient sur ses deux pattes avant, cintré dans son habit de paillettes, les pattes encore endolories d’être enchaînées toute la journée en attendant l’humiliation du spectacle.

On s’extasie devant le canari du voisin, qui chante le matin, enfermé dans sa cage, loin de tout congénère, et privé de la liberté de voler.

Voilà…

on s’extasie de plein de choses, pour les mauvaises raisons. Les animaux n’ont pas à nous plaire, à nous faire rire, à combler notre solitude ni à remplir nos assiettes.

Nous les enfermons pour notre plaisir, et nous les faisons mourir. Sans jamais nous demander ce qu’ils auraient préféré… sans jamais avoir interrogé leur volonté de vivre…

Ainsi, la célèbre vache de Bonneville a été retrouvée; elle a percuté un camion. Elle avait fui un (autre) camion la conduisant à l’abattoir le 2 juillet 2012. Elle a voulu vivre. Elle a fui, et elle s’est cachée, et elle a survécu. Jusqu’au 21 septembre. Elle voulait vivre, et ne pas finir découpée en morceaux sur des étals après avoir été dépecée et démembrée pour combler de futiles plaisirs gustatifs. Elle voulait vivre, alors elle s’est barrée.
Et s’ils le pouvaient, ils le feraient tous !

La liste est longue, pour tous ces animaux qui fuient… des abattoirs, des zoos, des cirques, de chez leur « maître ». Pourquoi ont-il besoin de fuir ? Et pour un animal qui fuit, combien qui restent pris dans un destin sanglant ?

Alors après la vache de Bonneville, on trouvera la girafe qui s’est échappée d’un cirque, et qui est morte d’une crise cardiaque au terme de la course-poursuite. Une crise cardiaque. Elle avait peur. Elle voulait vivre. Elle voulait vivre libre, sans doute. On trouve ensuite les « animaux sauvages » de l’Ohio, qui ont été abattus, avoir s’être enfuis du zoo privé (WTF ?) où ils étaient détenus; les animaux d’un zoo qui s’enfuient grâce à une girafe; un éléphant qui s’échappe d’un cirque; un veau qui se réfugie aux urgences après avoir fui de l’abattoir, et qu’on abat quand même. Un bébé, qui s’enfuit, pour sauver sa vie, et qu’on tue. Ensuite, on a encore une vache qui s’enfuit d’un abattoir, mais aussi deux cochons et un « oiseau rare » qui se fait la malle grâce à un écureuil qui a fait un trou dans sa cage. C’est juste une compile de quelques articles dont je mets les liens en bas de page. Il y en a d’autres.

Je crois pas que ce soit de l’anthropomorphisme que de juste se poser la question… « qu’est ce qui se passe dans la tête du veau qui, une fois arrivé à l’abattoir, se met à courir, courir, jusqu’à échapper à ses bourreaux pour ne s’arrêter que lorsqu’il se sent en sécurité ? »… L’odeur du sang ? les cris des autres vaches ? l’agressivité des personnes chargées de les sortir manu militari du camion ? un pressentiment ? Pourquoi, soudainement, là…?

Je ne crois pas qu’on ait le droit de ne pas se poser ces questions-là. Que ce soit pour la viande, le zoo, le cirque, la corrida*… Comment les choses sont faites ? pourquoi ? est-ce nécessaire, moral, rationnel ? Et s’ils voulaient juste vivre ??

* le conseil constitutionnel a rendu verdict le 21 au sujet de l’alinéa permettant la torture des taureaux en arène : celle-ci est légale, même si la loi française interdit et punit sévèrement les sévices ou torture sur animaux. Une exception est accordée aux « traditions locales ininterrompues ». Ah bah si on peut faire des exceptions à la loi, alors….

Articles susmentionnés :

Deux mois de cavale pour la vache échappée

Une girafe s’échappe d’un cirque et meurt d’une crise cardiaque

(la girafe s’est enfuie du cirque, a couru à travers la ville et après qu’on l’ait tranquillisée a succombé à une crise cardiaque)

48 animaux sauvages abattus après s’être enfuis

Animaux échappés d’un cirque

Un éléphant s’échappe d’un cirque

Un veau abattu après s’être échappé de l’abattoir

Échappé de l’abattoir, le veau se réfugie aux urgences

Une vache s’échappe de l’abattoir

Deux cochons s’échappent d’un abattoir

Un oiseau rare s’échappe avec l’aide d’un écureuil

Pourquoi j’ai lu…

La mentaphobie, c’est cette sorte d’héritage de l’humanisme, qui nous maintient dans une espèce de dimension parallèle qui nous permet de croire que nous sommes les élus. Nous, les Humains, nous serions des élus : la Terre et tous ceux qui y vivent nous appartiennent, car nous sommes supérieurs en tout point à tout ce qui nous entoure.

Il n’y a pas si longtemps que cela, les « Indiens » (d’Amérique) et les Noirs ne faisaient pas partie des élus. On ne les croyait pas Humains. Dès lors que nous avons admis qu’ils étaient humains, de même que les femmes ne seraient pas inférieures finalement -elles pourraient même bien penser par elles-mêmes!- on les a fait entrer dans la catégorie Humain, qui leur donne tous les pouvoirs.

Et puisque ces personnes sont entrées dans la catégorie Humains, on admet communément aujourd’hui qu’elles disposent de certaines capacités cognitives, telles que la conscience.

La mentaphobie, c’est le refus de l’existence d’une pensée animale.

Etant des animaux, nous serions les seuls à pouvoir penser. Nous serions bien des élus… Il semble peu probable qu’une telle pensée n’ait pas de lien avec la religion. Pour autant, elle peut désormais fonctionner sans.

La mentaphobie, pour quiconque tente de poser le doute sur la pensée des autres animaux, saute aux yeux. Elle s’élève telle une armée assoiffée de sang pour te pomper jusqu’au dernier neurone…

Et le débat n’en finit pas !

Le seul argument mis en avant est le fait que nous soyons humains -qui ne justifie rien lorsque l’on y réfléchit réellement-, toutes les études scientifiques sur lesquelles on essaie de s’appuyer ne sont que des montages, pour nous faire croire n’importe quoi. (au nom de quoi ? De qui ? )

Arrive l’instant « anthropomorphisme », qui permet de justifier de tout. Les humains sont uniques, et tous les autres animaux sont semblables, c’est comme ça. Insinuer qu’ils auraient ne serait-ce qu’une seule capacité que l’humain possède serait une trahison à notre espèce ô combien supérieure.
Si un enfant pleure, il a mal. Si un chien pleure… c’est un réflexe.

On en arrive au point où la personne qui dit que peut-être les animaux pensent se fait traiter de sectaire, intolérante et fermée, face aux personnes qui affirment que cette pensée n’existe pas, point.
Monde parallèle, disais-je.

Ce que nous dit David Chauvet dans « La mentaphobie tue les animaux »
Tout d’abord, deux citations assez pertinentes

Quelle pitié, quelle pauvreté, d’avoir dit que les Bêtes sont des machines privées de connaissance & de sentiment, qui font toujours leurs opérations de la même manière, qui n’apprennent, ne perfectionnent rien, &c ! […] Est ce parce que je te parle que tu juges que j’ai du sentiment, de la mémoire, des idées ? Eh bien, je ne te parle pas, ; tu me vois entrer chez moi l’air affligé, chercher un papier avec inquiétude, ouvrir le bureau où je me souviens de l’avoir enfermé, le trouver, le lire avec joie. Tu juges que j’ai éprouvé le sentiment de l’affliction & celui du plaisir, que j’ai de la mémoire et de la connaissance.

Porte donc le même jugement sur ce chien qui a perdu son Maître, qui l’a cherché dans tous les chemins avec des cris douloureux, qui entre dans la maison agité, inquiet, qui descend, qui monte, qui va de chambre en chambre, et qui trouve enfin dans son cabinet le maître qu’il aime et qui lui témoigne la joie par la douceur de ses cris, par ses sauts, par ses caresses.
Des barbares emportent saisissent ce chien, qui l’emporte si prodigieusement sur l’homme en amitié ; ils le clouent sur une table & ils le dissèquent vivant pour te montrer les veines mésaraïques. Tu découvres dans lui tous les mêmes organes du sentiment qui sont dans toi. Réponds moi, Machiniste, la nature a-t-elle arrangé tous les ressorts du sentiment dans cet animal afin qu’il ne sente pas ? A-t-il des nerfs pour être impassible ? Ne suppose pas cette impertinente contradiction dans la nature. [Voltaire, les Bêtes, 1764]

On serait taxé d’anthropomorphiste, d’utopiste, ou peu importe, si l’on osait suggérer des sentiments aux animaux. Ce combat est vieux de plusieurs siècles…

« si l’on réuni des animaux aussi dissemblables que le ouistiti et le chimpanzé sous le terme de singe, pourquoi en exclure l’homme ? » [Louis de Bonis]

D. Chauvet rajoute : « L’homme ne descend pas du singe, pas plus que le chimpanzé descend du gorille, c’est un primate parmi d’autres ! »

L’animal possède des images mentales, qui lui permettent de penser les choses en dehors de leur présence devant ses yeux. On sait par exemple que les mammifères rêvent. Pourquoi leurs rêves seraient-ils différents des nôtres ? Ils sont bien construits à partir de vécus, de ressentis, de pensées, de désirs.

L’animal possède un désir, ou du moins une volonté, puisqu’il est capable de faire des choix. Ceux-ci ne sont pas forcément instinctifs… ainsi mes chats expriment leurs préférences vis à vis de la nourriture, des personnes qu’ils rencontrent, des endroits où dormir, des jouets… Pourquoi ces préférences seraient-elles purement instinctives, et pas choisies, au nom d’une volonté propre ?

David Chauvet note qu’il n’est pas nécessaire de réfléchir sur des concepts pour pouvoir les utiliser. Par exemple, l’animal distingue le rouge et le vert, sans pour autant réfléchir sur ces concepts. Il sait qu’il est en train de manger (les animaux ont conscience d’eux-mêmes ) sans pour autant pouvoir réfléchir au fait d’être en train de manger. De même, on pourrait dire que la vie des animaux leur importe, sans qu’ils puissent pour autant réfléchir au concept de vie. Et qu’est ce que cela change ? Ne pas être capable de philosopher sur une chose, est-il un motif de privation de cette chose ?

Le test du miroir (marquer un animal, puis le mettre devant un miroir, pour voir s’il remarque que la marque est sur lui ; il devrait donc en regardant dans le miroir, essayer de retirer la marque directement sur lui) montre une conscience de soi chez les chimpanzés, les orangs-outans, les bonobos, les dauphins, les orques, les éléphants et la pie. Ces espèces étant diverses, il est peu probable qu’elles soient les seules à posséder cette conscience de soi.

« On peut toujours mesurer les animaux à l’aune de notre cognition réelle ou supposée, et se dire, dans un mouvement d’autovénération, que ce que nous faisons de notre vie vaut mieux que ce les animaux font de la leur » [David Chauvet]

Pourquoi la mentaphobie ? Pour ne surtout pas accorder aux animaux le droit de vivre. pour justifier ce que nous leur faisons subir. Après tout, s’ils ne ressentent rien, ce n’est pas grave. Et si l’on « tue humainement » alors ce n’est pas grave non plus : leur vie importe bien moins que la notre.

Pourquoi ?

J’avoue que ce blocage, et cette volonté d’appartenir à une espèce supérieure me dépassent totalement. Je ne retire personnellement aucune fierté à être de l’espèce humaine… pas plus que celle d’être de sexe féminin, ou d’être de couleur  « blanche » (surtout quand je suis malade, d’ailleurs). Je n’ai pas choisi… Je suis née comme ça.

Je distingue plutôt les individus par rapport à leur personnalité qu’à leur espèce / race / sexe. Il suffit d’ailleurs de vivre avec deux autres animaux de même espèce, pour comprendre qu’ils ont, comme les humains, une personnalité, et qu’ils peuvent donc exprimer tout un panel de désirs / volontés, qui font d’eux des individus bien loin des machines qu’ils sont supposés être.

 

le livre : http://www.droitsdesanimaux-shop.net/mentaphobie-animaux-p-83.html?osCsid=5aec4q4662ljgo0mkrrme2qn04

On me demande parfois « pourquoi / comment tu es devenue végétarienne ? » et je réponds souvent « parce que j’ai eu internet ». ça n’a pas pris bien longtemps avant que je découvre ce qui se cache derrière les non-vitres des abattoirs, et que je découvre la souffrance des animaux, qui ne sont pas que des chiens et des chats, mais qui peuvent aussi être des vaches, des cochons, des poules, voire des animaux plus moches comme les dindons.

J’avais donc décidé de devenir végétarienne par compassion pour les animaux, pour ne plus avoir à me nourrir de cadavres abattus dans des conditions atroces ; j’ai été touchée par leur souffrance, et l’horreur de l’élevage intensif. Je suis aussi devenue végétarienne par compassion envers moi-même, pour ne plus avoir à me mentir, à fermer les yeux, pour ne plus culpabiliser devant un morceau de chair animale dans mon assiette.

« et les poissons alors ? » les poissons sont des animaux, au même titre que les autres. Le fait qu’ils vivent dans l’eau et qu’on n’entende pas leurs cris ne veut pas dire qu’ils ne souffrent pas. La capacité d’empathie de l’humain est parfois bien limitée… et antropocentrée.

 

A ce moment là, manger des oeufs ou des produits laitiers ne me posait pas de problème. « on les tue pas alors ça va »…

J’ai quand même décidé d’aller chercher des gens qui me ressemblent, pour qu’on puisse se ressembler ensemble et qu’on arrête de me dire que « t’es rien qu’un pédé si tu as de la compassion pour des bêtes ». Et c’est à partir de ce moment-là que j’ai eu le déclic. Le déclic que les lobbies agricoles et autres économistes en herbe ne veulent surtout pas qu’on ait… le déclic antispéciste.

 

 

Antispécisme ? What the fuck ?

Le spécisme, comme son nom l’indique, est une discrimination injustifiée fondée sur l’espèce. Comme le sexisme est fondé sur le sexe, ou le racisme sur la race.

Les humains décident arbitrairement que les autres animaux n’ont pas la même valeur, et qu’on ne leur doit pas le même respect, sous prétexte qu’ils ne sont pas humains.

« Ils sont moins intelligents ». On peut aussi supposer qu’un foetus de 4 mois est moins intelligent qu’un chien et pour autant on n’a pas le droit de le tuer. On lui accorde plus de respect qu’à un chien, et plus encore qu’à une vache.

« Ils ne savent pas parler ». En fait ils communiquent différemment, mais cela n’a jamais justifié un tel massacre, enfin si… au temps des colons.

« Ils ne réfléchissent pas comme nous ». Nous ? Une multiplicité de « nous » coexiste, et je pourrais mettre ma main au feu qu’on trouve certains animaux plus intelligents que certains humains. Et ces humains moins intelligents, sont-ils pour autant moins humains ? Non. Est ce qu’on les utilise pour faire des tests, des vêtements, ou pour les manger ? Non plus.

Il est clair que la seule raison qui nous pousse à exploiter des animaux est qu’ils ne sont pas humains. A partir de là, on peut broder et inventer tout un tas de fausses raisons pour justifier nos crimes. Comme on justifiait l’esclavage des noirs par tout un tas de critères qui ne servaient qu’à masquer le fait que seule la couleur de peau poussait à l’esclavage. Comme la domination de l’homme sur la femme.

L’antispécisme, c’est donc combattre cette injustice, la discrimination sur l’espèce qui mène aux pires massacres jamais perpétrés… 60 milliards d’animaux terrestres par an, juste pour la viande.

 

 

Veganism is the only way

Partant de là, il devient inconcevable de manger la chair des animaux, mais aussi tous les produits issus de leur exploitation. Le lait ? Il provient d’un mammifère, qui produit -comme tous les mammifères, humains compris- du lait pour son petit, pas pour nourrir une autre espèce qui l’exploite; les oeufs ? La fourrure ? Le cuir ?

Nous n’avons pas besoin d’exploiter les animaux pour vivre en bonne santé. La caution de l’agonie n’est pas le mode de vie que j’ai choisi. Car nous avons le choix.

Dès lors que nous savons, nous faisons le choix de continuer à exploiter et massacrer ou non les animaux.

On ne peut pas dire que les exploiter n’est « pas grave ». On ne peut pas fermer les yeux et les laisser souffrir et se faire tuer, et mépriser.

 

Les gens s’imaginent souvent que pour nourrir tout le monde sur Terre, il faudrait produire plus de viande. C’est une aberration écologique. Certaines personnes deviennent végétaliennes par souci de l’environnement. Ce n’est pas mon cas, mais puisqu’on demande…

Pour produire 100g de viande il faut entre 6 et 10 fois ce poids en céréales, qui seraient par ailleurs directement consommables. Le soja, produit au Brésil (RIP Amazonie), nourrit le « bétail » occidental. Qui profite de ce commerce ? Certainement pas les populations locales. Certainement pas les gens qui crèvent de faim dans le monde.

S’il n’y avait pas tous ces animaux à nourrir, les céréales produites pourraient nourrir 13 milliards d’humains.

Oui, le véganisme est soutenable, pour notre santé à nous, pour celle de la planète, et des populations d’ailleurs dans le monde. Mais surtout, pour les animaux ; je ne dirais pas que je me fous des producteurs bretons, mais simplement que je trouve vraiment douteux de comparer 30 000 emplois à 60 milliards de vies arrachées par an.

Le véganisme est surtout la seule position éthique et cohérente lorsque l’on respecte les animaux.

La subtilité de l’anglais permet de faire la différence entre les « pet lovers » et les « animal lovers ». Même si je préfère parler de respect, car j’ai du mal à aimer les individus que je ne connais pas, qu’ils soient de l’espèce humaine ou d’une autre espèce animale.

 

 

Alors pourquoi on n’est pas tous déjà vegans ?

Sûrement qu’une part des humains se fout éperdument des animaux, humains ou non, et que ça leur passe complètement au dessus.

Une autre partie des humains raisonne en terme de priorités… « les animaux, les animaux… et les enfants ??? » ce raisonnement est erroné. Déjà, parce que les enfants ont beaucoup plus de droits que les animaux, comme le droit à la vie. Ensuite, parce qu’œuvrer pour les animaux ne veut pas dire qu’on ne peut pas œuvrer pour les humains aussi. C’est d’ailleurs souvent ce que font les antispécistes, contrairement aux personnes qui critiquent les priorités bien installés dans leur canapé.On pense que « c’est triste, mais c’est comme ça »; « on peut pas faire autrement ». C’est faux.

Le changement fait peur. On se trouve toutes sortes d’excuses parce qu’on a peur de perdre notre statut d’humains privilégiés en considérant un peu les autres animaux. Or, il ne s’agit pas de rabaisser l’humain… mais bien de « remonter » les autres animaux, en leur accordant le respect qu’ils méritent.

 

 

 

Néanmoins, le sort des animaux intéresse de plus en plus les gens; le végétarisme, le végétalisme, l’antispécisme, commencent à se diffuser, notamment grâce aux mouvements militants.

Non, on ne peut pas dire que le végétarisme est une affaire personnelle : la vie d’innocents est en jeu. Aussi, on ne saurait résumer le véganisme à un mode de consommation : c’est avant tout un mode de pensée, un positionnement théorique et éthique, qui peut se traduire au quotidien dans des actes.

Question de cohérence….

 

Une bonne majorité des gens a déjà expérimenté ça… Moi aussi quand j’étais petite, et puis aussi, il y a deux jours.

j’ai dit « euh… ton poisson, il… flotte. »

« ah ? » *secoue le bocal avec ferveur* « ah ouais… boarf, c’est pas grave, hein, c’est déjà le 2ème ! »

« ben… c’est triste quand même »

« si tu veux je le recouvre, pour pas que tu le voies. Tain c’est con, on venait de racheter du produit. Mais il a duré longtemps quand même, 9 mois ! « 

Bon.

Je suppose que c’est pareil pour tous les poissons qui meurent. On les a ignorés toute leur vie pendant qu’ils tournaient dans une prison de verre minuscule, et quand ils meurent on les met dans la poubelle ou dans les toilettes, en déplorant avoir « racheté du produit ».

9 mois, j’ai trouvé ça court. Un « poisson rouge » ça peut vivre 30 ans. Mais pas dans ces conditions, c’est sûr. C’est aussi un animal qui vit normalement en banc, avec des congénères, donc, et qui a besoin d’espace. Il peut grandir, si on lui en laisse l’occasion, jusque 50 centimètres*, donc ses congénères jusque 50 cm aussi, donc les « poissons rouges » ne peuvent pas vivre dans une maison.

Et pourtant… on achète un petit bocal de même pas 30 cm de diamètre, on met 3 cailloux au fond, on met un poisson. C’est joli comme une fausse cheminée, sauf que ça réchauffe pas. on lui balance 3 morceaux de trucs qui puent le soir pour la bouffe, et puis basta. Et quand il meurt, on claque un euro pour en ravoir un autre.

C’est pas cher une vie, on peut s’en racheter à la pelle.

Du coup, j’ai gentiment suggéré :

 » bah… maintenant tu peux récupérer le bocal, et mettre des plantes dedans, ce sera joli »

je ne sais pas si le message est passé.

Pourquoi met-on des poissons dans des maisons ?

Bon c’est comme pour tous les animaux, on aime bien les posséder et les avoir chez soi, et dire « mon ».

L’aquarium, l’animal aquatique, tout ça, ça fait exotique, et on sait qu’on apprécie l’exotisme.

Maintenant, le poisson c’est plus trop original, mais le bocal sur le bord d’un meuble, dans la cuisine, ou dans un coin, c’est un objet déco aussi nécessaire qu’une lampe ikéa.

On oublie que ce sont des êtres vivants, dedans. Un poisson, même s’il ne parle pas de notre manière pour s’exprimer, souffre d’être enfermé dans un bocal.
Il est seul, mange n’importe quoi, est confiné dans un espace qui ne permet pas à son organisme de se développer normalement, souvent l’eau est sale et non filtrée. Bref… il tente de survivre, pour ne faire rien. Il suffoque dans sa propre merde, et tous les jours on lui jette un oeil évasif, ou on tapote sur son bocal, pour lui rappeler de pas oublier de vivre.

Le truc génial, aussi, que les gens adorent c’est « la mémoire de poisson rouge ». Je sais pas qui a inventé ce truc. C’est combien de temps la mémoire de poisson rouge ? La durée de la mémoire du poisson rouge dépend du degré de culpabilité des personnes**. Oui, le poisson peut reconnaitre ses amis-poissons, ou humains (qui sont pas vraiment ses amis en fait), et s’amuser, et vivre comme tout le monde. Il n’est pas heureux d’être maintenu dans une minuscule prison, et il ne s’en fout pas non plus.

ARRETEZ D’ACHETER DES POISSONS ROUGES BORDEL.

En plus un animal, ça s’achète pas.

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* ça dépend des sites…

**cette magnifique phrase est volée ici http://fr.answers.yahoo.com/question/index?qid=20060626120738AAmudby

la mémoire http://www.jesuiscultive.com/spip.php?article355

les poissons : http://www.aquabase.org/articles/html.php3/pourquoi-pas-mettre-poissons-rouges-dans-bocal=788.html

http://lepoissonrouge.org/index.php?option=com_content&task=view&id=112&Itemid=113