Articles Tagués ‘végétarisme’

On me demande parfois « pourquoi / comment tu es devenue végétarienne ? » et je réponds souvent « parce que j’ai eu internet ». ça n’a pas pris bien longtemps avant que je découvre ce qui se cache derrière les non-vitres des abattoirs, et que je découvre la souffrance des animaux, qui ne sont pas que des chiens et des chats, mais qui peuvent aussi être des vaches, des cochons, des poules, voire des animaux plus moches comme les dindons.

J’avais donc décidé de devenir végétarienne par compassion pour les animaux, pour ne plus avoir à me nourrir de cadavres abattus dans des conditions atroces ; j’ai été touchée par leur souffrance, et l’horreur de l’élevage intensif. Je suis aussi devenue végétarienne par compassion envers moi-même, pour ne plus avoir à me mentir, à fermer les yeux, pour ne plus culpabiliser devant un morceau de chair animale dans mon assiette.

« et les poissons alors ? » les poissons sont des animaux, au même titre que les autres. Le fait qu’ils vivent dans l’eau et qu’on n’entende pas leurs cris ne veut pas dire qu’ils ne souffrent pas. La capacité d’empathie de l’humain est parfois bien limitée… et antropocentrée.

 

A ce moment là, manger des oeufs ou des produits laitiers ne me posait pas de problème. « on les tue pas alors ça va »…

J’ai quand même décidé d’aller chercher des gens qui me ressemblent, pour qu’on puisse se ressembler ensemble et qu’on arrête de me dire que « t’es rien qu’un pédé si tu as de la compassion pour des bêtes ». Et c’est à partir de ce moment-là que j’ai eu le déclic. Le déclic que les lobbies agricoles et autres économistes en herbe ne veulent surtout pas qu’on ait… le déclic antispéciste.

 

 

Antispécisme ? What the fuck ?

Le spécisme, comme son nom l’indique, est une discrimination injustifiée fondée sur l’espèce. Comme le sexisme est fondé sur le sexe, ou le racisme sur la race.

Les humains décident arbitrairement que les autres animaux n’ont pas la même valeur, et qu’on ne leur doit pas le même respect, sous prétexte qu’ils ne sont pas humains.

« Ils sont moins intelligents ». On peut aussi supposer qu’un foetus de 4 mois est moins intelligent qu’un chien et pour autant on n’a pas le droit de le tuer. On lui accorde plus de respect qu’à un chien, et plus encore qu’à une vache.

« Ils ne savent pas parler ». En fait ils communiquent différemment, mais cela n’a jamais justifié un tel massacre, enfin si… au temps des colons.

« Ils ne réfléchissent pas comme nous ». Nous ? Une multiplicité de « nous » coexiste, et je pourrais mettre ma main au feu qu’on trouve certains animaux plus intelligents que certains humains. Et ces humains moins intelligents, sont-ils pour autant moins humains ? Non. Est ce qu’on les utilise pour faire des tests, des vêtements, ou pour les manger ? Non plus.

Il est clair que la seule raison qui nous pousse à exploiter des animaux est qu’ils ne sont pas humains. A partir de là, on peut broder et inventer tout un tas de fausses raisons pour justifier nos crimes. Comme on justifiait l’esclavage des noirs par tout un tas de critères qui ne servaient qu’à masquer le fait que seule la couleur de peau poussait à l’esclavage. Comme la domination de l’homme sur la femme.

L’antispécisme, c’est donc combattre cette injustice, la discrimination sur l’espèce qui mène aux pires massacres jamais perpétrés… 60 milliards d’animaux terrestres par an, juste pour la viande.

 

 

Veganism is the only way

Partant de là, il devient inconcevable de manger la chair des animaux, mais aussi tous les produits issus de leur exploitation. Le lait ? Il provient d’un mammifère, qui produit -comme tous les mammifères, humains compris- du lait pour son petit, pas pour nourrir une autre espèce qui l’exploite; les oeufs ? La fourrure ? Le cuir ?

Nous n’avons pas besoin d’exploiter les animaux pour vivre en bonne santé. La caution de l’agonie n’est pas le mode de vie que j’ai choisi. Car nous avons le choix.

Dès lors que nous savons, nous faisons le choix de continuer à exploiter et massacrer ou non les animaux.

On ne peut pas dire que les exploiter n’est « pas grave ». On ne peut pas fermer les yeux et les laisser souffrir et se faire tuer, et mépriser.

 

Les gens s’imaginent souvent que pour nourrir tout le monde sur Terre, il faudrait produire plus de viande. C’est une aberration écologique. Certaines personnes deviennent végétaliennes par souci de l’environnement. Ce n’est pas mon cas, mais puisqu’on demande…

Pour produire 100g de viande il faut entre 6 et 10 fois ce poids en céréales, qui seraient par ailleurs directement consommables. Le soja, produit au Brésil (RIP Amazonie), nourrit le « bétail » occidental. Qui profite de ce commerce ? Certainement pas les populations locales. Certainement pas les gens qui crèvent de faim dans le monde.

S’il n’y avait pas tous ces animaux à nourrir, les céréales produites pourraient nourrir 13 milliards d’humains.

Oui, le véganisme est soutenable, pour notre santé à nous, pour celle de la planète, et des populations d’ailleurs dans le monde. Mais surtout, pour les animaux ; je ne dirais pas que je me fous des producteurs bretons, mais simplement que je trouve vraiment douteux de comparer 30 000 emplois à 60 milliards de vies arrachées par an.

Le véganisme est surtout la seule position éthique et cohérente lorsque l’on respecte les animaux.

La subtilité de l’anglais permet de faire la différence entre les « pet lovers » et les « animal lovers ». Même si je préfère parler de respect, car j’ai du mal à aimer les individus que je ne connais pas, qu’ils soient de l’espèce humaine ou d’une autre espèce animale.

 

 

Alors pourquoi on n’est pas tous déjà vegans ?

Sûrement qu’une part des humains se fout éperdument des animaux, humains ou non, et que ça leur passe complètement au dessus.

Une autre partie des humains raisonne en terme de priorités… « les animaux, les animaux… et les enfants ??? » ce raisonnement est erroné. Déjà, parce que les enfants ont beaucoup plus de droits que les animaux, comme le droit à la vie. Ensuite, parce qu’œuvrer pour les animaux ne veut pas dire qu’on ne peut pas œuvrer pour les humains aussi. C’est d’ailleurs souvent ce que font les antispécistes, contrairement aux personnes qui critiquent les priorités bien installés dans leur canapé.On pense que « c’est triste, mais c’est comme ça »; « on peut pas faire autrement ». C’est faux.

Le changement fait peur. On se trouve toutes sortes d’excuses parce qu’on a peur de perdre notre statut d’humains privilégiés en considérant un peu les autres animaux. Or, il ne s’agit pas de rabaisser l’humain… mais bien de « remonter » les autres animaux, en leur accordant le respect qu’ils méritent.

 

 

 

Néanmoins, le sort des animaux intéresse de plus en plus les gens; le végétarisme, le végétalisme, l’antispécisme, commencent à se diffuser, notamment grâce aux mouvements militants.

Non, on ne peut pas dire que le végétarisme est une affaire personnelle : la vie d’innocents est en jeu. Aussi, on ne saurait résumer le véganisme à un mode de consommation : c’est avant tout un mode de pensée, un positionnement théorique et éthique, qui peut se traduire au quotidien dans des actes.

Question de cohérence….