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Il me semble que la nouvelle affiche de publicité de l’Observatoire National des Prisons est assez ratée. Découvrez :

« Si ça peut vous aider à donner, dites-vous que cet homme est un chien ».

Il n’échappe à personne que cette phrase est hautement culpabilisatrice. Non seulement, vous ne donnez pas pour les prisonniers, mais en plus, vous donnez pour des causes jugées moins importantes. C’est sous-entendu. Vous êtes de gros radins, mais pas pour les chiens.

  • Le 1er constat, c’est que… et bien non. Les gens ne donnent pas plus aux autres animaux qu’aux humains. C’est même évidemment nettement le contraire. Et quand on ose militer pour les animaux, on vient nous sermonner qu’il y a des humains qui ont besoin d’aide, et que c’est plus important. Ça en deviendrait presque de la victimisation en fait… « pourquoi vous les aidez eux, et pas nous ? »

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  • « Cet homme est un chien » résonne sans doute un peu comme une infériorisation de l’homme. Pour ma part, je pense le chien tout à fait respectable, et tout aussi digne de vivre que n’importe quel humain. Pour autant, on retrouve dans le texte sous le slogan cette idée d’infériorisation.

« Parce qu’il n’accepte pas que des hommes et des femmes puissent être traités comme des animaux en cage »

  • Il y aurait une manière de traiter des animaux en cage, plus dure que ce que doit être la prison. Autrement dit, on traite les détenus comme des animaux, et on ne leur vient pas en aide, alors qu’on aide les chiens, ce qui n’est pas normal.
  • Outre la notion de priorité dans les « luttes » et les droits à faire respecter pour chacun, la comparaison est plus que douteuse et fait réagir…

Les réactions :

« Si on est en prison c’est qu’on l’a cherché »

« Et dire que les chiens sont piqués, eux »

« Comment peut-on se permettre de comparer la détention d’un homme apparemment coupable à la détention d’un chien qui n’a rien fait »

Forcément si on fait culpabiliser les gens, en général ils réagissent assez vite. Et effectivement, la comparaison est difficilement tenable.

Les chiens dans les cages, à la SPA sans doute, sont victimes (d’abandon) et pas coupables. Les détenus sont censés l’être. On se demande ce que le spécisme vient foutre là-dedans, surtout quand il est aussi explicite. Ce genre de commentaires était assuré…

D’autre part, il y  a quand même des gens qui soulignent l’importance de ne pas diaboliser les détenus, et « club-méder » les prisons (parce que ce refrain revient quand même vachement souvent, et c’est flippant), tout en affirmant que détenir des animaux en cage est bien plus moral que d’y détenir des humains.

N’y a-t-il pas un juste milieu ??

Que faire de tout ça ?