Vous avez été nombreux ce vendredi 26 à vous offusquer des sacrifices ovins faits pour la fête musulmane de l’Aïd El Kebir.

Très succinctement, quelques chiffres :

« Le président du CFCM ajoute que durant les fêtes de l’Aïd-el-Kebir, « environ 100.000 à 120.000 ovins et 4.500 à 5.000 bovins » seront sacrifiés selon le rituel par près de « 150.000 familles musulmanes ». » (1)

Soit au plus gros 125 000 animaux.

Cela représente moins de 4,2 % par rapport au nombre d’animaux tués en France chaque jour pour la consommation, nombre estimé à plus de 3 millions, soit 25 fois plus, soit encore 2 875 000 vies de plus. (2)

Cela représente également moins de 17% par rapport au nombre d’oies et canards tués chaque année pour le foie gras « de noël » qui sont au nombre de 37 700 000 . (3)

Il est normal de s’indigner faces aux sacrifices commis ce vendredi. Ce qui ne l’est pas en revanche, c’est de ne pas s’offusquer chaque jour, des sacrifices biens plus nombreux perpétrés au nom du dieu estomac. L’un sans l’autre ne veut pas dire grand chose et laisse à penser qu’on s’attache plus à l’origine de la fête qu’au sacrifice lui-même.

Enfin, l’abattage rituel en France est soumis à la loi et se déroule dans un abattoir agréé (4), le même que celui d’où provient votre dîner.

Au final, le résultat est le même : un animal qui voulait vivre est mort.

Conclusion : hôpital, charité, poutre, poussière, oeil, balayer, porte, tout ça.

sources :

(1)  http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20121025.FAP1926/aid-el-kebir-tous-les-musulmans-de-france-ne-pourront-pas-sacrifier-de-mouton.html

(2)  http://www.viande.info/viande-lait-oeuf#appel_4

(3)  http://www.foiegras-gavage.org/rapport-foie-gras.php

(4)  http://www.saphirnews.com/Aid-al-Adha-une-circulaire-pour-preparer-le-sacrifice_a15122.html

On s’extasie devant Knut le petit ours polaire qui vivait en plein coeur de Berlin, et qui est mort à l’âge de 4 ans, après avoir passé toute sa vie en captivité, livré aux regards amusés des visiteurs, loin de tout ce dont il aurait eu besoin.

On s’extasie devant l’éléphant qui tient sur ses deux pattes avant, cintré dans son habit de paillettes, les pattes encore endolories d’être enchaînées toute la journée en attendant l’humiliation du spectacle.

On s’extasie devant le canari du voisin, qui chante le matin, enfermé dans sa cage, loin de tout congénère, et privé de la liberté de voler.

Voilà…

on s’extasie de plein de choses, pour les mauvaises raisons. Les animaux n’ont pas à nous plaire, à nous faire rire, à combler notre solitude ni à remplir nos assiettes.

Nous les enfermons pour notre plaisir, et nous les faisons mourir. Sans jamais nous demander ce qu’ils auraient préféré… sans jamais avoir interrogé leur volonté de vivre…

Ainsi, la célèbre vache de Bonneville a été retrouvée; elle a percuté un camion. Elle avait fui un (autre) camion la conduisant à l’abattoir le 2 juillet 2012. Elle a voulu vivre. Elle a fui, et elle s’est cachée, et elle a survécu. Jusqu’au 21 septembre. Elle voulait vivre, et ne pas finir découpée en morceaux sur des étals après avoir été dépecée et démembrée pour combler de futiles plaisirs gustatifs. Elle voulait vivre, alors elle s’est barrée.
Et s’ils le pouvaient, ils le feraient tous !

La liste est longue, pour tous ces animaux qui fuient… des abattoirs, des zoos, des cirques, de chez leur « maître ». Pourquoi ont-il besoin de fuir ? Et pour un animal qui fuit, combien qui restent pris dans un destin sanglant ?

Alors après la vache de Bonneville, on trouvera la girafe qui s’est échappée d’un cirque, et qui est morte d’une crise cardiaque au terme de la course-poursuite. Une crise cardiaque. Elle avait peur. Elle voulait vivre. Elle voulait vivre libre, sans doute. On trouve ensuite les « animaux sauvages » de l’Ohio, qui ont été abattus, avoir s’être enfuis du zoo privé (WTF ?) où ils étaient détenus; les animaux d’un zoo qui s’enfuient grâce à une girafe; un éléphant qui s’échappe d’un cirque; un veau qui se réfugie aux urgences après avoir fui de l’abattoir, et qu’on abat quand même. Un bébé, qui s’enfuit, pour sauver sa vie, et qu’on tue. Ensuite, on a encore une vache qui s’enfuit d’un abattoir, mais aussi deux cochons et un « oiseau rare » qui se fait la malle grâce à un écureuil qui a fait un trou dans sa cage. C’est juste une compile de quelques articles dont je mets les liens en bas de page. Il y en a d’autres.

Je crois pas que ce soit de l’anthropomorphisme que de juste se poser la question… « qu’est ce qui se passe dans la tête du veau qui, une fois arrivé à l’abattoir, se met à courir, courir, jusqu’à échapper à ses bourreaux pour ne s’arrêter que lorsqu’il se sent en sécurité ? »… L’odeur du sang ? les cris des autres vaches ? l’agressivité des personnes chargées de les sortir manu militari du camion ? un pressentiment ? Pourquoi, soudainement, là…?

Je ne crois pas qu’on ait le droit de ne pas se poser ces questions-là. Que ce soit pour la viande, le zoo, le cirque, la corrida*… Comment les choses sont faites ? pourquoi ? est-ce nécessaire, moral, rationnel ? Et s’ils voulaient juste vivre ??

* le conseil constitutionnel a rendu verdict le 21 au sujet de l’alinéa permettant la torture des taureaux en arène : celle-ci est légale, même si la loi française interdit et punit sévèrement les sévices ou torture sur animaux. Une exception est accordée aux « traditions locales ininterrompues ». Ah bah si on peut faire des exceptions à la loi, alors….

Articles susmentionnés :

Deux mois de cavale pour la vache échappée

Une girafe s’échappe d’un cirque et meurt d’une crise cardiaque

(la girafe s’est enfuie du cirque, a couru à travers la ville et après qu’on l’ait tranquillisée a succombé à une crise cardiaque)

48 animaux sauvages abattus après s’être enfuis

Animaux échappés d’un cirque

Un éléphant s’échappe d’un cirque

Un veau abattu après s’être échappé de l’abattoir

Échappé de l’abattoir, le veau se réfugie aux urgences

Une vache s’échappe de l’abattoir

Deux cochons s’échappent d’un abattoir

Un oiseau rare s’échappe avec l’aide d’un écureuil

Un joli reportage diffusé sur France 5 le 2 septembre 2012 et qui s’intitule « Singes malins et perroquets prodiges« .

Il fait sans doute suite, comme le feront d’autres, j’espère, à cette récente déclaration : la déclaration de conscience animale de Cambridge que vous pourrez lire ici.

Il peut paraître à certains aberrant que ce soit seulement maintenant que de tels documents soient mis en valeur, que de tels résultats de recherche apparaissent enfin comme officiels, tant nous étions nombreux à avoir, nous aussi, déjà conscience de tout ça. C’est tellement difficile d’admettre que nous ne sommes pas « les élus ». Admettre la conscience animale revient aussi à admettre que nous nous sommes trompés… dans le traitement que nous avons infligé aux animaux, dans la manière de les considérer, dans la place à leur accorder.

Va-t-on pour autant se montrer cohérents dans nos manières d’agir ? C’est une autre question…

Bref, revenons-en à notre reportage… il est visible >ICI<

Attention ce qui suit raconte des passages de la vidéo, même brièvement. je vous invite donc à la regarder avant de lire la suite, ce qui permettra également de vous faire votre propre opinion sur le sujet !

voici la manière dont il est présenté à la diffusion :

Pendant longtemps, l’idée même que les animaux pouvaient éventuellement parler, résoudre des problèmes, ressentir des émotions paraissait saugrenue. Quiconque en émettait l’hypothèse se faisait aussitôt taxer d’anthropomorphisme, tant l’humain avait besoin de se sentir et de se penser l’unique et le seul être doué de raison et de sentiments. Mais tout ceci est actuellement en train de changer. A travers le monde, des recherches scientifiques, éthologiques et comportementales révèlent que les animaux sont bien plus intelligents que ce qu’on imaginait et croyait jusqu’à présent. Se pose maintenant la question de savoir jusqu’à quel point.

Ce que nous y voyons ?

Des singes, bien plus malins que des enfants humains dans la résolution de problèmes ; un oiseau qui utilise des appâts pour la pêche;  la création d’outils permettant de s’adapter à son environnement; un chien qui a appris à faire du skate sans entrainement humain ; un chimpanzé plus intelligent que le concepteur du programme sur lequel il s’entraîne…

à ce sujet, on comprend que les chimpanzé voient et mémorisent plus rapidement que nous. Ce qui, on pourrait le dire, n’est pas signe d’intelligence, mais donnée physique. Pourtant, la capacité de mémorisation et la vitesse sont des composantes des tests cognitifs dits d’intelligence.

On voit également comment des pigeons apprennent à se repérer dans le ciel… non pas en suivant leur instinct, mais en apprenant de leurs erreurs, et en s’entraînant. Ils se fabriquent, comme nous, une cartographie mentale.

Mais aussi un perroquet qui sait compter, et qui distingue les couleurs, les matières, les formes…

On voit un chien résoudre une tâche cognitive complexe, qui est d’associer le nom inconnu demandé par l’humain à l’objet inconnu. Pour cela, il doit considérer tous les objets, et leur associer des noms, procéder à un examen minutieux, et opérer une déduction. Ce type de test est utilisé chez les enfants humains.

Toutes ces prouesses (et les autres) nous apprennent que nous ne sommes pas seuls à posséder des capacités cognitives complexes. Les autres animaux possèdent également des moyens de raisonner, de communiquer, de vivre en société… et pourquoi en serait-il autrement, nous avons les même structures cérébrales ! Il serait étrange qu’elles ne soient si spéciales que chez nous… bien plus que l’inverse.

Quant aux sentiments, le reportage nous dit que les cétacés possèdent, proportionnellement à la taille du cerveau, TROIS FOIS PLUS de neurones fusiformes -affectés à « l’amour et à l’empathie »- que les humains. Petite pensée pour le film Orca qui met tout ça en valeur, sans même mentionner les aspects scientifiques.

Les animaux également peuvent se reconnaître dans le miroir, c’est à dire qu’ils ont conscience d’eux mêmes. Les enfants humains acquièrent cette capacité au cours du développement, la conscience n’étant pas innée chez l’humain…

Petit rappel vers cet article qui traite de la mentaphobie (la négation de la conscience aux animaux non-humains) : ici.

Que faire de tout ça ?

Revoir nos manières de traiter les animaux, en faire nos égaux, arrêter d’antropocentrer les priorités, arrêter de les tuer, de les manger, de les ignorer, de les maltraiter, de les abandonner, de les torturer, de les commercialiser, de les enfermer…

Les 25 et 26 août dernier se tenait à Rennes le salon du chiot et du chaton : plusieurs centaines de bébés animaux -plus de 1300 l’an dernier- exposés à la vue et au toucher de plusieurs centaines de visiteurs sur 1000m2.

« C’est notre gagne pain »

Le but du salon du chiot est, bien entendu, l’argent. Mettre en avant les éleveurs professionnels (c’est à dire ceux qui vivent directement de l’élevage-entreprise) et leur permettre de vendre un maximum d’animaux sur les deux jours que durent le salon. C’est pour ça que l’an dernier, un spectacle de tigres avait été organisé, pour attirer plus de visiteurs… « chouette, des tigres, achetons un chien ! ». Cette année, plus soft, on a eu le droit à la « mini ferme » – comprendre : quelques animaux « de ferme », dont un âne hurlant, enfermés dans un enclos de métal leur permettant une liberté de mouvement très limitée. Le tout, dehors, à côté des jeux gonflables des enfants, des cris, de l’agitation, et sous la pluie.

Tout est bon pour attirer le visiteur, qui deviendra bien vite acheteur, client, consommateur.
> se rendre dans ce type d’événements, c’est déjà cautionner l’exposition de ces animaux, comme objets de consommation, et se rendre complice de leur marchandisation. Les acheter, c’est accepter de chiffrer la valeur de leur vie.

La situation en France

Avant d’aller plus loin, on pourrait sans doute rappeler la situation en France. Nous sommes champions des abandons, avec un score s’élevant à 200 000 par an. On estime le nombre d’euthanasies à 50 000 par an. Un quart. Un quart des chiens qui auront été jetés par la fenêtre sur le bord de la route, perdus dans les bois, ou encore sagement déposés dans les prison-SPA(1) seront tués. Tués parce qu’on n’aura plus voulu d’eux, qu’on se sera lassés, qu’on aura trouvé mieux ailleurs.

On peut objecter que moins d’animaux « de race » sont abandonnés, il me semble que c’est vrai. Si on ne veut plus d’eux, on les abandonne rarement : ils ont une valeur marchande, et peuvent être vendus. Il est sans doute vrai aussi que la majorité de ces chiens achetés finiront leur vie avec leur « maître », et seront bien traités.

Quel est le problème alors ?

Il me semble évident qu’on n’a pas le droit de faire naître de nouveaux chiots, dans ce monde qui -je le rappelle- leur est hostile alors que d’autres chiens sont tués faute d’adoptants. 50 000 chaque année. Et il n’y a pas que les « portées sauvages » (de particuliers) qui posent problème. Les personnes qui souhaitent vivre avec un chien devraient se tourner vers les chiens qui existent, qui attendent, avant d’aller en faire créer exprès. « oui, mais avec la race, on sait à peu près à quoi s’attendre, pour le chien… »

Le problème des races

Pour moi, les races en elles-mêmes posent fondamentalement problème. Non pas que je ne m’émerveille pas devant la beauté d’un Bull Terrier, ou d’un Beauceron. Je reconnais les avantages esthétiques liés à la race. Je reconnais également les prédispositions génétiques qui permettent de renseigner les gens sur le caractère futur du chien, sélection oblige.

Pour maintenir les races, il faut sélectionner quel chien devra s’accoupler avec quelle chienne, puis faire « subir »(2) à celle-ci une grossesse, puis une mise bas. L’humain en charge va ensuite s’accaparer sa progéniture, pour la vendre. Bon.
Toujours pour maintenir les races, la sélection des partenaires se fait sur les origines, le physique, et le caractère. On sait que ce type de sélections a provoqué des anomalies génétiques chez certains chiens : problèmes de respiration et de colonne vertébrale chez le carlin ; problèmes cardiaques chez le boxer….

Actuellement on connaît environ 500 maladies génétiques chez le chien, et chaque année de nouvelles viennent s’ajouter à la liste. 
Une centaine touche les croisés et les races pures. Les autres touchent seulement les races pures.
Ces dernières ne touchent en général qu’un nombre limité de race. 
A chaque maladie correspond une liste de races prédisposées . Chacune des races peut présenter des formes de la maladie spécifique. Ainsi la maladie de Von Willebrand, une forme d’hémophilie, n’a ni la même gravité ni le même mode de transmission chez le dobermann et le westie.
Chez le dobermann elle est très répandue (75 % de porteurs), mais se manifeste sous une forme atténuée. Chez le westie, elle est plus rare mais extrêmement grave. 
A chaque race correspond un certain nombre de maladies plus fréquentes, ou parfois propres à la race.

source : http://www.ecoledesmaitres.net/genetiquecanine/maladie_genetique.htm

Je rappelle, que nous trouvons logique, pour nous même, d’avorter lorsque le foetus présente une maladie génétique. Ici, il s’agit de les créer en toute connaissance de cause… mphf.

Enfin, si la race présente l’avantage de prévoir le caractère du chien adulte, cette prévision n’est que théorique. D’autres facteurs viennent s’ajouter à la génétique. Un éleveur renseigne les gens sur le caractère des parents, et ce qu’on peut attendre du chiot, une fois adulte, par rapport à sa race. Le chien n’est qu’un élément de l’espèce à laquelle il appartient. Un bénévole à la SPA renseigne sur le caractère DU chien, en fonction de son comportement, donc de sa personnalité. Le chien est alors un individu à part entière.

Les races, nous les avons créées et façonnées pour nous même. Indépendamment de la volonté des chiens (oui, les chiens ont une volonté, ils ne sont pas des peluches amorphes, dénués de toute conscience), et dans le but de nous servir. Avons nous le droit de choisir un chien pour sa race ? Je pense que non. On ne choisit pas les individus de notre espèce sur le critère de leur race. Ce serait très grave. Ne le faisons pas pour les autres espèces non plus.

À l’idée de la préservation des races, je répondrais que cela n’importe qu’à nous mêmes, et que c’est donc purement égoïste. « ce serait triste s’il n’y avait plus de carlins ! » > ce serait triste, POUR NOUS. Les chiens qui ne naîtrons pas n’en seront pas tristes.

C’est mieux d’avoir un chiot

Bon, déjà, on peut avoir des chiots dans les refuges et assos, car bien sûr, ils sont abandonnés tout autant que les autres. Sauf qu’ils sont  réadoptés bien plus vite.

Je comprends vaguement ce qui est mieux dans le fait d’avoir un chiot : qu’il nous soit habitué dès son plus jeune age, qu’on puisse lui apprendre ce qu’il doit apprendre tant qu’il peut l’apprendre, pouvoir faire avec lui les activités que l’on veut pouvoir faire, et l’y habituer pour qu’il y prenne goût. Autrement dit, avoir un chiot pour mieux le façonner ?

L’autre souci, c’est évidemment « l’éducation ». Beaucoup de gens se trouvent débordés dès que le chien commence à faire « des bêtises ». D’où la présence de jeunes chiens dans les refuges, ou sur les sites de petites annonces. Bonne nouvelle : personne n’est obligé d’avoir un chien 😀

Bref, avoir un chiot n’est absolument pas nécessaire pour qu’une belle relation naisse entre le chien et l’humain. D’ailleurs, pourquoi ne pas se choisir mutuellement (dans un refuge par exemple) ?

Chien de compagnie

à quoi sert le chien ? C’est -pour le cas qui nous préoccupe, et je ne vais pas m’étendre sur les autres aspects, sinon on va jamais en finir- un animal de compagnie ; On lui attribue donc une fonction, celle de tenir compagnie, à la maison, ou dans les activités. Le chien n’existe pas pour lui même, mais pour nous, pour ce qu’il nous apporte. Que se passe-t-il lorsqu’il ne nous l’apporte plus ? Que se passe-t-il si l’animal de compagnie ne remplit pas les fonctions qu’on aurait aimé qu’il possède ?

Il est évident que c’est l’humain qui choisit l’animal (je connais peu d’animaux qui viennent frapper à la porte des maisons pour se trouver des potes, quoi que ça arrive parfois). Est ce une raison pour que cet animal nous soit asservi (l’humain qui s’occupe du chien est bien son MAITRE), et que sa vie n’ait d’autre but que de nous tenir compagnie ?

C’est pourtant ce qui arrive quand on choisit un chien sur sa race, sur des critères pré-établis, de manière à ce qu’il corresponde à nos attentes… Pendant que les 50 000 non-choisis seront euthanasiés chaque année, car on leur aura préféré plus beau, plus jeune, plus classe, plus cher….

[Il n’y a rien d’exhaustif, dans toutes ces réflexions, je ne pensais déjà pas faire si long. Le problème est complexe et ne saurait être résolu en une centaine de phrases…

Les commentaires, objections, idées contradictoires ou complémentaires sont les bienvenus]

  • (1)je précise que je n’ai rien contre les SPA, qui font ce qu’elles peuvent, mais qui restent des prisons.

  • (2)Je ne sais pas dans quelle mesure cela peut être pénible pour elle. On pourrait dire comme les vaches « non, elles aiment bien » mais je n’adhère pas à ce type de pensée qui fait de l’animal une machine. Sans pour autant tomber dans l’anthropomorphisme, je n’ai jamais entendu quelqu’un parler d’une grossesse comme du meilleur kiff de sa vie, et je ne vois pas pourquoi ce serait différent pour tous les autres animaux.

A partir du 1er juillet, l’Etat de Californie a banni le foie gras de son territoire.

Le 22 juillet, l’organisation internationale Igualdad Animal / Animal Equality publie une enquête réalisée dans des fermes de foie gras espagnoles et françaises.

Qu’est ce que le foie gras ?

  • Le foie d’un oiseau (généralement canards et oies) nourri par la force, de manière a faire grossir son foie bien au delà de la normale.
  • un « fleuron » de la gastronomie française, puisque la France en est le plus gros producteur mondial.
  • Une exception culturelle (ou « torture tolérée ») puisque le foie gras est interdit dans de nombreux pays (liste ici) et le gavage interdit partout où il n’est pas déjà pratiqué, selon une recommandation de l’UE.

Pour connaître plus en détail les phases dans l’élevage et le gavage des oiseaux :

  1. enquête Animal Equality
  2. site de producteurs 

Jusque là tout le monde est d’accord.

Viennent les violences verbales et débats sanguinolents, dès que l’on s’interroge sur la moralité de la production de foie gras, l’éthique, la souffrance des animaux, l’éventuelle interdiction.

 

Paul et Mick polémiquent.

Paul (logique oblige) est français, et lorsqu’il débat sur la question du foie gras, il défend ses propres intérêts, sa liberté, et son envie de perpétuer la gastronomie française ô combien chère à ses yeux.
Mick n’a pas de personnalité nationale et se sent citoyen du monde. Quand il parle du foie gras, il défend les animaux, leurs inexistants droits à ne pas être maltraités, enfermés, exploités, leur droit à la vie.

 

Gastronomie, Noël et Famine.

Paul dirait que le foie gras est un met que l’on produit depuis des millénaires et qu’on ne peut pas l’interdire du jour au lendemain, alors que nous avons une telle renommée de par le monde pour notre foie gras !

Mick s’en fout de rayonner par la cruauté et n’a pas d’affection particulière pour les choses par le seul fait qu’elles soient « traditionnelles ».

Paul expliquerait que si l’on interdit le foie gras, on ne va pas s’en sortir, il faudra aussi interdire le Homard et le caviar,  et pourquoi pas toute la gastronomie française !

Mick lui répondrait qu’il faut bien commencer quelque part :p

Paul serait énervé. Parce qu’on ne peut pas tout interdire, et que les défenseurs des animaux veulent sans doute qu’il meurt de faim. Et puis, que serait noël sans le foie gras ?? Peut-on imaginer UN noël sans foie gras ? Non… ce serait la déception à table, les enfants pleureraient, les adultes feraient la gueule, et la famille, habituellement si parfaitement heureuse et fusionnelle éclaterait ! Même les toasts se jetteraient par la fenêtre…

Paul conclue de lui même qu’on ne peut pas TOUT interdire. Mais il a peur néanmoins qu’on interdise le foie gras. Il tente alors une stratégie différente…

« Mais les autres trucs, c’est pire ! »

Grâce à des images dégueulasses, Paul argumente : « franchement, je préférerais être un canard gavé qu’une poule pondeuse ! ». oui, les poules pondeuses sont entassées dans des cages, elles ne voient pas la lumière du jour, on les bourre d’hormones et d’antibiotiques, et à la fin, on les tue ! Alors que les canards, on les laisse un peu libres au début, et après on les nourrit à volonté, directement dans l’estomac (ces assistés !), si bien qu’à la fin ils rotent.

Et puis de toutes façons, c’est naturel, ils se gavent pour migrer ces oiseaux, tandis que pour les poules, bah pondre des oeufs, euh….

Mick dira que la question n’est pas de savoir si y’a pire ailleurs, ou si on préfère être sourd ou aveugle. Si on parle du foie gras, il faut parler du foie gras.

Paul dira que ouais, mais quand même le halal, on les égorge et tout dans la souffrance, et toi tu tolères ça; par contre la gastronomie française, en utilisant un processus naturel t’en veux pas ?

Mick dira que si c’est de la nourriture forcée, c’est pas très naturel, parce que sinon on les laisserait faire tous seuls, non ?

L’anthropomorphisme et l’animal-machine

Franchement, Paul se demande ce que Mick a dans le cerveau, avec sa tête de blond. Il dit n’importe quoi, que les animaux ça souffre et tout !

Mais c’est faux, parce que pour gaver un oiseau, tu lui enfonces un tube en métal dans le jabot, jusqu’à l’estomac, et que leur corps est prévu pour !  La preuve : la majeure partie du temps, le tube en question ressort non maculé de sang, ce qui prouve de son adaptation à la morphologie de l’animal. (ah, la science…)

Et puis, qu’est ce qui nous prouve que le canard n’est pas content d’être gavé ??

Mick parle des cages de confinement, des oiseaux qui se débattent, qui tournent la tête à l’approche du tube de métal, des halètement suite à l’ingurgitation trop soudaine d’un trop grand volume de nourriture, des difficultés à se mouvoir (pour les oiseaux qui ont la chance de ne pas être enfermés dans des cages), du sang sur le tube, des perforations du jabot, des battements d’ailes en arrivant à l’abattage, du sang qui gicle, des oiseaux encore conscients qui, pendus par les pattes, se vident de leur sang…

Paul dit que Mick est rien qu’un anthropomorphiste qui nie la suprématie de l’humain alors que merde, quoi, c’est prouvé qu’on n’est pas des animaux ! Si l’animal il tourne la tête, c’est parce qu’il a vu un truc qui a attiré son regard, et pas parce qu’il veut éviter le tube métallique !

Puis c’est pas prouvé qu’ils souffrent, d’ailleurs une étude de l’INRA…
Mick demande si Paul va parler de l’étude qui a été financée par la filière foie gras ?
Paul dit qu’on s’en fout de qui l’a financée, et cite :

Douleur et souffrance sont difficiles à évaluer chez l’animal parce qu’elles impliquent des composantes émotionnelle et psychologique. Il est donc préférable d’utiliser le concept de nociception (réception de stimulations nocives) qui correspond à l’expérience sensorielle déclenchant des réactions fonctionnelles et comportementales qui, elles, sont mesurables.

lien vers l’étude

il conclue fièrement : « la nociception, c’est mécanique ! ». Il oublie sans doute que tous les animaux -dont les humains font partie- possèdent des récepteurs à messages douloureux, appelés nocicepteurs. Que les humains, aussi, lorsqu’ils posent la main sur une plaque électrique brûlante la retirent de manière mécanique grâce aux nocicepteurs, et qui en concluera que ça ne fait pas mal ?

Paul prétexte un mal de tête et s’enfuit.

Attaques personnelles 

On trouve aussi, dans ce genre de débats sur le foie gras, des attaques complètement gratuites et déplacées…

à l’encontre des femmes : « des oies et des canards défendus par des dindes » : où les défenseurs des animaux sont prétendument tous des femmes, trop sensibles, et manifestement mal baisées. Ce n’est pas que ça… frustrées de n’être que des femmes, elles veulent contrôler la vie des hommes, qui ne s’emmerdent pas avec l’empathie, eux. Mais nous pouvons les pardonner : ce ne sont que des femmes….

un extrait :

Mais mener leur vie comme elles l’entendent ne leur suffit pas : ce qu’elles veulent, c’est aussi mener la VOTRE. « Je n’aime pas le foie gras, le foie gras c’est mal et c’est pas bon » disent-elles donc, mais pour conclure : « donc je veux VOUS interdire d’en manger. »

Où et quand a-t-on commencé à tolérer un tel niveau d’arrogance ? D’où provient cette hystérie fascisante qui voudrait imposer à TOUS les croyances de quelques uns ? Comment a donc pu se développer une ignorance si rigoureuse, un moralisme si visqueux, une violence aussi bien assumée ? Quelques pistes.

D’abord le vide intellectuel abyssal d’une part non-négligeable de la population féminine française. Prises entre leurs enfants à élever et – parfois – leur emploi salarié peu exigeant et peu valorisé, le temps de lire leur manque, l’intérêt pour la complexité leur est étranger, et une bonne croisade bien binaire leur permet, un peu, d’avoir le sentiment d’exister. C’est le syndrome Desperate Housewives à la sauce pavillon de province, une torpeur mentale qui se nourrit de la frustration et de l’ennui. Sur ce point, nos amies des bêtes sont plus à plaindre qu’à blâmer : leur guerre contre la fourrure, le foie gras ou la vivisection leur tient lieu de grande cause, une sorte de philosophie morale pour les nulles. Affligeant mais pardonnable.

Il y a ensuite cette rage intense qui les fait vouloir votre servitude, espérer votre malheur, désirer votre désespoir, pour qu’enfin VOTRE vie ressemble à la leur. Parce qu’elles se sentent brimées, frustrées et insignifiantes, elles voudraient que vous vous sentiez frustré, brimé, insignifiant : au moins leur pitoyable condition servirait-elle à quelque chose.

Il y a enfin, et c’est très instructif, une haine sous-jacente du PLAISIR doublé d’un désir inconscient d’autopunition. Parce qu’elles ne parviennent pas à gérer la contradiction schizoïde entre leur moi-mère, cet impératif biologique, et leur moi-pute, cet avatar de la salope qui vit en chacune d’entre elles, le plaisir leur est devenu une notion abjecte, insupportable. Si vous ne me croyez pas, regardez plutôt ce que l’une d’entre elles suggère pour remplacer votre foie gras (photo en bas).*

*photo de faux gras

Vous avez sans doute les yeux qui saignent de tant de sexisme. Notons que ce commentaire comporte 113 j’aime ce qui n’est pas négligeable. Le sexisme étant hors de propos ici, on en retiendra l’essentiel : « pourquoi parler de foie gras si on peut détourner la conversation ??? »

Jamais, cela ne serait venu à l’esprit de cet « homme »,  de considérer les animaux pour eux-mêmes. Puisqu’on n’arrive pas à parler du foie gras, parlons de la personne qui en parle…

à l’encontre des animalistes : 

 Chez ces cinglés, pas de supériorité intrinsèque de l’homme sur l’animal ni de raison de ne pas accorder aux bêtes les droits que nous accordons à nos semblables. Pour eux, un homme qui meurt de faim ne vaut pas plus cher qu’un mouton transformé en méchoui ; grande ambition égalisatrice qui reconnaitrait volontiers, un jour, le droit à la vie du vibrion cholérique.

C’est donc ça… l’homme est intrinsèquement supérieur au reste de ce qui se trouve sur terre. Pourquoi ?

Bon, du coup, tout ce qui sort de la bouche de quelqu’un qui défend les animaux est un ramassis de conneries. Argument imparable.

Conclusion.

Non, je ne suis pas une vieille fille mal baisée qui vit avec 50 chats et préfère l’animal à l’humain. Oui, je suis une fille :p mais beaucoup d’hommes sont contre le foie gras, et le manque de neurones,ou la capacité d’empathie n’ont pas de lien direct avec le sexe de la personne.

Quand je me pose la question, non, je ne vois pas de supériorité de l’humain sur les autres animaux, même si j’y vois plein de différences. non, ces différences ne me permettent pas de trouver justifiées les mises à mort et souffrances des animaux.

Oui, je pense que gaver un animal pour l’engraisser en très peu de temps, jusqu’à ce qu’il ne soit plus capable de se mouvoir, et qu’il halète pour rester en vie, le fait souffrir.

Non je ne suis pas pour une réforme de la filière foie gras, mais pour sa complète abolition. On ne peut pas faire souffrir humainement, et on ne peut pas enfermer, exploiter, gaver et tuer sans souffrance. Même si elle n’était pas physique.

Et enfin, je trouve particulièrement malsaine la manière qu’ont les gens de défendre le foie gras. Notre vie en dépend ? Qu’est ce que représente le foie gras, pour qu’il soit à ce point défendu ? Le nationalisme ? la supériorité de l’homme sur les autres animaux ? une identité ? des souvenirs d’enfance ? je n’y vois qu’un organe interne malade d’animal…

Certaines personnes ne veulent pas que le foie gras soit aboli. Elles en consomment et ne voient pas le mal. C’est une chose. Mais le défendre becs et ongles avec tant de violence et de ferveur, je ne comprends pas…

Alors non, en demandant l’abolition du foie gras, le but n’est pas de priver les humains de liberté, mais bien d’en donner un peu plus aux animaux. Des petits plaisirs gustatifs ne font absolument pas le poids dans la balance…

Est ce que 10 minutes de plaisir valent une vie ?

à lire :

enquête Animal Equality

Stop gavage

étapes en photos

 

Depuis vendredi 13 juillet (ça sonne un peu comme une mauvaise blague superstitieuse), on a pu lire dans « midi libre » l’article suivant :

Les abattoirs Alazard et Roux à Tarascon (Bouches-du-Rhône) vont préparer gratuitement à la banque alimentaire de Vaucluse la viande de 6 taureaux tués dimanche prochain dans les arènes de Châteaurenard.

Les anti-corridas dénoncent ce« pacte inacceptable » sur les réseaux sociaux.

Thierry Hély, porte-parole de la Flac (Fédératon des Luttes pour l’Abolition des Corridas) a déclaré ce vendredi matin sur France Bleu Vaucluse: « Nous on se lève contre ce genre d’initiative sur le plan éthique. On ne peut pas offrir cette viande qui a été le produit d’une pratique cruelle et d’unetorture caractérisée dans les arènes. Pour nous c’est inadmissible. »

Pour Maïté Grégoire Bruché, la présidente de la banque alimentaire Vaucluse citée par nos confrères, il n’est pas question de refuser cette viande : « Ce don c’est quelque chose d’exceptionnel pour nous. Six taureaux de combat de plus de 600kg chacun ça représente 10 000 repas« .

Elle ajoute que tous les bénéficiaires seront informés de l’origine de la viande.

lien vers le site

L’article est assorti d’un sondage qui permet de raviver les vieux débats stériles sur la validité ou non de tel ou tel vote. Peu importe.
La nouveauté, c’est la manipulation de l’opinion publique, qui doit en quelques sortes trancher entre les taureaux et les humains. Déjà certains hésitent quand il s’agit de choisir entre des vies et une tradition. Alors quand il s’agit de choisir entre des vies animales et la faim humaine, le calcul devient compliqué…
Les « anti » sont taxés de sans coeurs, qui préfèrent les animaux aux humains… Peut-on comparer mourir et avoir faim ? Et dans quelle mesure, ne pas manger la viande des taureaux massacrés en arène va-t-elle priver les gens de nourriture ?

Je serais d’avis que les personnes qui vont bénéficier de cette viande aillent faire un tour en arène dimanche, et voient d’elles-mêmes ce à quoi elles participent.

 Corrida, la torture légale

La corrida ne se maintient en France que par un alinéa dans l’article 521-1 du code pénal, qui la reconnait alors comme un acte de cruauté

Le fait, publiquement ou non, d’exercer des sévices graves, ou de nature sexuelle, ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30000 euros d’amende.

[…]

Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux courses de taureaux lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être invoquée. Elles ne sont pas non plus applicables aux combats de coqs dans les localités où une tradition ininterrompue peut être établie.

article complet

« Tu ne tueras point. Sauf si cela fait partie d’une tradition…  »

Est ce que la tradition justifie la cruauté ? Dans ce cas, pourquoi diable emmerde-t-on les défenseurs et pratiquants de l’excision ? Il s’agit pourtant d’une tradition, cruelle certes, mais d’une tradition, dont les victimes ne sont pas consentantes. Aucune différence.
Si ce n’est l’espèce de la victime… nous y reviendrons.

Pourquoi ?

Il est difficile d’entre-voir tous les enjeux qui se cachent derrière la corrida… L’argent, l’identité, la supériorité de l’Homme avec un grand H sur l’animal (avec un petit a).

Il n’y a en fait qu’un seul point sur lequel je suis partiellement d’accord avec les « pro » : il est difficile de savoir ce qui est pire entre les sorts de taureaux de corrida et ceux de vaches en élevage intensif. La comparaison revient souvent : « nos taureaux meurent dignement dans une arène, mais avant ça, ils ont vécu une belle vie; vos vaches vivent une vie de souffrance en élevage intensif avant d’être tuées dans la plus grande indifférence »… Encore une fois, on ne justifie pas un crime par un autre. Les vaches élevées pour leur chair représentent un problème, la corrida un autre.

La corrida se maintient aussi comme ça : « c’est pas pire que… ».

Son inscription au patrimoine immatériel de France en avril 2011 n’a rien arrangé au problème. Alors que de plus en pus de Français récusent cette pratique barbare, la France s’en fait le garant…

Bref, pourquoi alors contester ce don à la banque alimentaire ?

La faim justifie les moyens

Pour moi, ce don fait aux gens « dans le besoin » est une tentative de manipulation à peine couverte…

on est gentils; nous au moins on aide les humains; partageons la torture.
Une bonne manière de mettre les non-aficionados dans le même panier : la corrida profite à tout le monde, et surtout aux humains, et c’est tout ce qui compte, non ?

à l’heure où la corrida est plus que contestée, partout en France -et ailleurs- il est de bon ton de faire un geste qui les rende agréables aux yeux des gens.

En fait, si l’on en croit les quelques informations que l’on trouve sur internet, ce n’est pas la 1ère tentative, et certaines corridas se font appeler « de bienfaisance ». J’ai d’abord essayé de ravaler mes préjugés, et je me suis dit « peut être que c’est vrai. Qu’ils ne voient pas le mal, et qu’ils veulent vraiment aider les gens avec leur argent -qui n’en est pas moins dégueulasse ». Finalement, je n’en suis pas si sûre, vu les propos portés sur les quelques associations qui ont eu l’intelligence et l’éthique de refuser l’argent. On n’améliore pas la vie de certains avec la torture à mort des autres…

Je me suis demandé récemment pourquoi les aficionados étaient si agressifs. Je crois que c’est parce qu’ils n’ont plus de vrais arguments pour contrer ceux des « anti ». La tradition, on a compris. Le spectacle et l’identité d’une ville, on a compris. On leur accorde tout ça, la beauté du spectacle, même s’ils veulent. Mais ça ne justifie rien. Tous les arguments qu’ils peuvent mettre en avant ne justifient pas la torture, la souffrance, la mort sous des centaines d’yeux qui se contentent de regarder… regarder souffrir, et regarder mourir.

La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres

Même discours pour les aficionados et pour les mangeurs de viande : « toi tu fais ce que tu veux, je ne te juges pas sur tes choix de vie. Alors laisse moi tranquille, et ne me juge pas non plus ! »

Pourquoi ça ne fonctionne pas ? Parce que la corrida, comme la viande, implique de faire souffrir d’autres individus, innocents. On ne peut pas être témoin d’injustices et laisser faire.

On peut donc également s’élever contre la lâcheté de la banque alimentaire d’accepter la viande de taureaux torturés. Un rachat de conscience pour les aficionados.

liens :

La corrida en France : une exception très culturelle, Le Monde, 28.07.2010

Pourquoi j’aime la corrida par François Zumbiehl

corridas de bienfaisance

CAS

Pourquoi j’ai lu…

La mentaphobie, c’est cette sorte d’héritage de l’humanisme, qui nous maintient dans une espèce de dimension parallèle qui nous permet de croire que nous sommes les élus. Nous, les Humains, nous serions des élus : la Terre et tous ceux qui y vivent nous appartiennent, car nous sommes supérieurs en tout point à tout ce qui nous entoure.

Il n’y a pas si longtemps que cela, les « Indiens » (d’Amérique) et les Noirs ne faisaient pas partie des élus. On ne les croyait pas Humains. Dès lors que nous avons admis qu’ils étaient humains, de même que les femmes ne seraient pas inférieures finalement -elles pourraient même bien penser par elles-mêmes!- on les a fait entrer dans la catégorie Humain, qui leur donne tous les pouvoirs.

Et puisque ces personnes sont entrées dans la catégorie Humains, on admet communément aujourd’hui qu’elles disposent de certaines capacités cognitives, telles que la conscience.

La mentaphobie, c’est le refus de l’existence d’une pensée animale.

Etant des animaux, nous serions les seuls à pouvoir penser. Nous serions bien des élus… Il semble peu probable qu’une telle pensée n’ait pas de lien avec la religion. Pour autant, elle peut désormais fonctionner sans.

La mentaphobie, pour quiconque tente de poser le doute sur la pensée des autres animaux, saute aux yeux. Elle s’élève telle une armée assoiffée de sang pour te pomper jusqu’au dernier neurone…

Et le débat n’en finit pas !

Le seul argument mis en avant est le fait que nous soyons humains -qui ne justifie rien lorsque l’on y réfléchit réellement-, toutes les études scientifiques sur lesquelles on essaie de s’appuyer ne sont que des montages, pour nous faire croire n’importe quoi. (au nom de quoi ? De qui ? )

Arrive l’instant « anthropomorphisme », qui permet de justifier de tout. Les humains sont uniques, et tous les autres animaux sont semblables, c’est comme ça. Insinuer qu’ils auraient ne serait-ce qu’une seule capacité que l’humain possède serait une trahison à notre espèce ô combien supérieure.
Si un enfant pleure, il a mal. Si un chien pleure… c’est un réflexe.

On en arrive au point où la personne qui dit que peut-être les animaux pensent se fait traiter de sectaire, intolérante et fermée, face aux personnes qui affirment que cette pensée n’existe pas, point.
Monde parallèle, disais-je.

Ce que nous dit David Chauvet dans « La mentaphobie tue les animaux »
Tout d’abord, deux citations assez pertinentes

Quelle pitié, quelle pauvreté, d’avoir dit que les Bêtes sont des machines privées de connaissance & de sentiment, qui font toujours leurs opérations de la même manière, qui n’apprennent, ne perfectionnent rien, &c ! […] Est ce parce que je te parle que tu juges que j’ai du sentiment, de la mémoire, des idées ? Eh bien, je ne te parle pas, ; tu me vois entrer chez moi l’air affligé, chercher un papier avec inquiétude, ouvrir le bureau où je me souviens de l’avoir enfermé, le trouver, le lire avec joie. Tu juges que j’ai éprouvé le sentiment de l’affliction & celui du plaisir, que j’ai de la mémoire et de la connaissance.

Porte donc le même jugement sur ce chien qui a perdu son Maître, qui l’a cherché dans tous les chemins avec des cris douloureux, qui entre dans la maison agité, inquiet, qui descend, qui monte, qui va de chambre en chambre, et qui trouve enfin dans son cabinet le maître qu’il aime et qui lui témoigne la joie par la douceur de ses cris, par ses sauts, par ses caresses.
Des barbares emportent saisissent ce chien, qui l’emporte si prodigieusement sur l’homme en amitié ; ils le clouent sur une table & ils le dissèquent vivant pour te montrer les veines mésaraïques. Tu découvres dans lui tous les mêmes organes du sentiment qui sont dans toi. Réponds moi, Machiniste, la nature a-t-elle arrangé tous les ressorts du sentiment dans cet animal afin qu’il ne sente pas ? A-t-il des nerfs pour être impassible ? Ne suppose pas cette impertinente contradiction dans la nature. [Voltaire, les Bêtes, 1764]

On serait taxé d’anthropomorphiste, d’utopiste, ou peu importe, si l’on osait suggérer des sentiments aux animaux. Ce combat est vieux de plusieurs siècles…

« si l’on réuni des animaux aussi dissemblables que le ouistiti et le chimpanzé sous le terme de singe, pourquoi en exclure l’homme ? » [Louis de Bonis]

D. Chauvet rajoute : « L’homme ne descend pas du singe, pas plus que le chimpanzé descend du gorille, c’est un primate parmi d’autres ! »

L’animal possède des images mentales, qui lui permettent de penser les choses en dehors de leur présence devant ses yeux. On sait par exemple que les mammifères rêvent. Pourquoi leurs rêves seraient-ils différents des nôtres ? Ils sont bien construits à partir de vécus, de ressentis, de pensées, de désirs.

L’animal possède un désir, ou du moins une volonté, puisqu’il est capable de faire des choix. Ceux-ci ne sont pas forcément instinctifs… ainsi mes chats expriment leurs préférences vis à vis de la nourriture, des personnes qu’ils rencontrent, des endroits où dormir, des jouets… Pourquoi ces préférences seraient-elles purement instinctives, et pas choisies, au nom d’une volonté propre ?

David Chauvet note qu’il n’est pas nécessaire de réfléchir sur des concepts pour pouvoir les utiliser. Par exemple, l’animal distingue le rouge et le vert, sans pour autant réfléchir sur ces concepts. Il sait qu’il est en train de manger (les animaux ont conscience d’eux-mêmes ) sans pour autant pouvoir réfléchir au fait d’être en train de manger. De même, on pourrait dire que la vie des animaux leur importe, sans qu’ils puissent pour autant réfléchir au concept de vie. Et qu’est ce que cela change ? Ne pas être capable de philosopher sur une chose, est-il un motif de privation de cette chose ?

Le test du miroir (marquer un animal, puis le mettre devant un miroir, pour voir s’il remarque que la marque est sur lui ; il devrait donc en regardant dans le miroir, essayer de retirer la marque directement sur lui) montre une conscience de soi chez les chimpanzés, les orangs-outans, les bonobos, les dauphins, les orques, les éléphants et la pie. Ces espèces étant diverses, il est peu probable qu’elles soient les seules à posséder cette conscience de soi.

« On peut toujours mesurer les animaux à l’aune de notre cognition réelle ou supposée, et se dire, dans un mouvement d’autovénération, que ce que nous faisons de notre vie vaut mieux que ce les animaux font de la leur » [David Chauvet]

Pourquoi la mentaphobie ? Pour ne surtout pas accorder aux animaux le droit de vivre. pour justifier ce que nous leur faisons subir. Après tout, s’ils ne ressentent rien, ce n’est pas grave. Et si l’on « tue humainement » alors ce n’est pas grave non plus : leur vie importe bien moins que la notre.

Pourquoi ?

J’avoue que ce blocage, et cette volonté d’appartenir à une espèce supérieure me dépassent totalement. Je ne retire personnellement aucune fierté à être de l’espèce humaine… pas plus que celle d’être de sexe féminin, ou d’être de couleur  « blanche » (surtout quand je suis malade, d’ailleurs). Je n’ai pas choisi… Je suis née comme ça.

Je distingue plutôt les individus par rapport à leur personnalité qu’à leur espèce / race / sexe. Il suffit d’ailleurs de vivre avec deux autres animaux de même espèce, pour comprendre qu’ils ont, comme les humains, une personnalité, et qu’ils peuvent donc exprimer tout un panel de désirs / volontés, qui font d’eux des individus bien loin des machines qu’ils sont supposés être.

 

le livre : http://www.droitsdesanimaux-shop.net/mentaphobie-animaux-p-83.html?osCsid=5aec4q4662ljgo0mkrrme2qn04

On me demande parfois « pourquoi / comment tu es devenue végétarienne ? » et je réponds souvent « parce que j’ai eu internet ». ça n’a pas pris bien longtemps avant que je découvre ce qui se cache derrière les non-vitres des abattoirs, et que je découvre la souffrance des animaux, qui ne sont pas que des chiens et des chats, mais qui peuvent aussi être des vaches, des cochons, des poules, voire des animaux plus moches comme les dindons.

J’avais donc décidé de devenir végétarienne par compassion pour les animaux, pour ne plus avoir à me nourrir de cadavres abattus dans des conditions atroces ; j’ai été touchée par leur souffrance, et l’horreur de l’élevage intensif. Je suis aussi devenue végétarienne par compassion envers moi-même, pour ne plus avoir à me mentir, à fermer les yeux, pour ne plus culpabiliser devant un morceau de chair animale dans mon assiette.

« et les poissons alors ? » les poissons sont des animaux, au même titre que les autres. Le fait qu’ils vivent dans l’eau et qu’on n’entende pas leurs cris ne veut pas dire qu’ils ne souffrent pas. La capacité d’empathie de l’humain est parfois bien limitée… et antropocentrée.

 

A ce moment là, manger des oeufs ou des produits laitiers ne me posait pas de problème. « on les tue pas alors ça va »…

J’ai quand même décidé d’aller chercher des gens qui me ressemblent, pour qu’on puisse se ressembler ensemble et qu’on arrête de me dire que « t’es rien qu’un pédé si tu as de la compassion pour des bêtes ». Et c’est à partir de ce moment-là que j’ai eu le déclic. Le déclic que les lobbies agricoles et autres économistes en herbe ne veulent surtout pas qu’on ait… le déclic antispéciste.

 

 

Antispécisme ? What the fuck ?

Le spécisme, comme son nom l’indique, est une discrimination injustifiée fondée sur l’espèce. Comme le sexisme est fondé sur le sexe, ou le racisme sur la race.

Les humains décident arbitrairement que les autres animaux n’ont pas la même valeur, et qu’on ne leur doit pas le même respect, sous prétexte qu’ils ne sont pas humains.

« Ils sont moins intelligents ». On peut aussi supposer qu’un foetus de 4 mois est moins intelligent qu’un chien et pour autant on n’a pas le droit de le tuer. On lui accorde plus de respect qu’à un chien, et plus encore qu’à une vache.

« Ils ne savent pas parler ». En fait ils communiquent différemment, mais cela n’a jamais justifié un tel massacre, enfin si… au temps des colons.

« Ils ne réfléchissent pas comme nous ». Nous ? Une multiplicité de « nous » coexiste, et je pourrais mettre ma main au feu qu’on trouve certains animaux plus intelligents que certains humains. Et ces humains moins intelligents, sont-ils pour autant moins humains ? Non. Est ce qu’on les utilise pour faire des tests, des vêtements, ou pour les manger ? Non plus.

Il est clair que la seule raison qui nous pousse à exploiter des animaux est qu’ils ne sont pas humains. A partir de là, on peut broder et inventer tout un tas de fausses raisons pour justifier nos crimes. Comme on justifiait l’esclavage des noirs par tout un tas de critères qui ne servaient qu’à masquer le fait que seule la couleur de peau poussait à l’esclavage. Comme la domination de l’homme sur la femme.

L’antispécisme, c’est donc combattre cette injustice, la discrimination sur l’espèce qui mène aux pires massacres jamais perpétrés… 60 milliards d’animaux terrestres par an, juste pour la viande.

 

 

Veganism is the only way

Partant de là, il devient inconcevable de manger la chair des animaux, mais aussi tous les produits issus de leur exploitation. Le lait ? Il provient d’un mammifère, qui produit -comme tous les mammifères, humains compris- du lait pour son petit, pas pour nourrir une autre espèce qui l’exploite; les oeufs ? La fourrure ? Le cuir ?

Nous n’avons pas besoin d’exploiter les animaux pour vivre en bonne santé. La caution de l’agonie n’est pas le mode de vie que j’ai choisi. Car nous avons le choix.

Dès lors que nous savons, nous faisons le choix de continuer à exploiter et massacrer ou non les animaux.

On ne peut pas dire que les exploiter n’est « pas grave ». On ne peut pas fermer les yeux et les laisser souffrir et se faire tuer, et mépriser.

 

Les gens s’imaginent souvent que pour nourrir tout le monde sur Terre, il faudrait produire plus de viande. C’est une aberration écologique. Certaines personnes deviennent végétaliennes par souci de l’environnement. Ce n’est pas mon cas, mais puisqu’on demande…

Pour produire 100g de viande il faut entre 6 et 10 fois ce poids en céréales, qui seraient par ailleurs directement consommables. Le soja, produit au Brésil (RIP Amazonie), nourrit le « bétail » occidental. Qui profite de ce commerce ? Certainement pas les populations locales. Certainement pas les gens qui crèvent de faim dans le monde.

S’il n’y avait pas tous ces animaux à nourrir, les céréales produites pourraient nourrir 13 milliards d’humains.

Oui, le véganisme est soutenable, pour notre santé à nous, pour celle de la planète, et des populations d’ailleurs dans le monde. Mais surtout, pour les animaux ; je ne dirais pas que je me fous des producteurs bretons, mais simplement que je trouve vraiment douteux de comparer 30 000 emplois à 60 milliards de vies arrachées par an.

Le véganisme est surtout la seule position éthique et cohérente lorsque l’on respecte les animaux.

La subtilité de l’anglais permet de faire la différence entre les « pet lovers » et les « animal lovers ». Même si je préfère parler de respect, car j’ai du mal à aimer les individus que je ne connais pas, qu’ils soient de l’espèce humaine ou d’une autre espèce animale.

 

 

Alors pourquoi on n’est pas tous déjà vegans ?

Sûrement qu’une part des humains se fout éperdument des animaux, humains ou non, et que ça leur passe complètement au dessus.

Une autre partie des humains raisonne en terme de priorités… « les animaux, les animaux… et les enfants ??? » ce raisonnement est erroné. Déjà, parce que les enfants ont beaucoup plus de droits que les animaux, comme le droit à la vie. Ensuite, parce qu’œuvrer pour les animaux ne veut pas dire qu’on ne peut pas œuvrer pour les humains aussi. C’est d’ailleurs souvent ce que font les antispécistes, contrairement aux personnes qui critiquent les priorités bien installés dans leur canapé.On pense que « c’est triste, mais c’est comme ça »; « on peut pas faire autrement ». C’est faux.

Le changement fait peur. On se trouve toutes sortes d’excuses parce qu’on a peur de perdre notre statut d’humains privilégiés en considérant un peu les autres animaux. Or, il ne s’agit pas de rabaisser l’humain… mais bien de « remonter » les autres animaux, en leur accordant le respect qu’ils méritent.

 

 

 

Néanmoins, le sort des animaux intéresse de plus en plus les gens; le végétarisme, le végétalisme, l’antispécisme, commencent à se diffuser, notamment grâce aux mouvements militants.

Non, on ne peut pas dire que le végétarisme est une affaire personnelle : la vie d’innocents est en jeu. Aussi, on ne saurait résumer le véganisme à un mode de consommation : c’est avant tout un mode de pensée, un positionnement théorique et éthique, qui peut se traduire au quotidien dans des actes.

Question de cohérence….

 

Une bonne majorité des gens a déjà expérimenté ça… Moi aussi quand j’étais petite, et puis aussi, il y a deux jours.

j’ai dit « euh… ton poisson, il… flotte. »

« ah ? » *secoue le bocal avec ferveur* « ah ouais… boarf, c’est pas grave, hein, c’est déjà le 2ème ! »

« ben… c’est triste quand même »

« si tu veux je le recouvre, pour pas que tu le voies. Tain c’est con, on venait de racheter du produit. Mais il a duré longtemps quand même, 9 mois ! « 

Bon.

Je suppose que c’est pareil pour tous les poissons qui meurent. On les a ignorés toute leur vie pendant qu’ils tournaient dans une prison de verre minuscule, et quand ils meurent on les met dans la poubelle ou dans les toilettes, en déplorant avoir « racheté du produit ».

9 mois, j’ai trouvé ça court. Un « poisson rouge » ça peut vivre 30 ans. Mais pas dans ces conditions, c’est sûr. C’est aussi un animal qui vit normalement en banc, avec des congénères, donc, et qui a besoin d’espace. Il peut grandir, si on lui en laisse l’occasion, jusque 50 centimètres*, donc ses congénères jusque 50 cm aussi, donc les « poissons rouges » ne peuvent pas vivre dans une maison.

Et pourtant… on achète un petit bocal de même pas 30 cm de diamètre, on met 3 cailloux au fond, on met un poisson. C’est joli comme une fausse cheminée, sauf que ça réchauffe pas. on lui balance 3 morceaux de trucs qui puent le soir pour la bouffe, et puis basta. Et quand il meurt, on claque un euro pour en ravoir un autre.

C’est pas cher une vie, on peut s’en racheter à la pelle.

Du coup, j’ai gentiment suggéré :

 » bah… maintenant tu peux récupérer le bocal, et mettre des plantes dedans, ce sera joli »

je ne sais pas si le message est passé.

Pourquoi met-on des poissons dans des maisons ?

Bon c’est comme pour tous les animaux, on aime bien les posséder et les avoir chez soi, et dire « mon ».

L’aquarium, l’animal aquatique, tout ça, ça fait exotique, et on sait qu’on apprécie l’exotisme.

Maintenant, le poisson c’est plus trop original, mais le bocal sur le bord d’un meuble, dans la cuisine, ou dans un coin, c’est un objet déco aussi nécessaire qu’une lampe ikéa.

On oublie que ce sont des êtres vivants, dedans. Un poisson, même s’il ne parle pas de notre manière pour s’exprimer, souffre d’être enfermé dans un bocal.
Il est seul, mange n’importe quoi, est confiné dans un espace qui ne permet pas à son organisme de se développer normalement, souvent l’eau est sale et non filtrée. Bref… il tente de survivre, pour ne faire rien. Il suffoque dans sa propre merde, et tous les jours on lui jette un oeil évasif, ou on tapote sur son bocal, pour lui rappeler de pas oublier de vivre.

Le truc génial, aussi, que les gens adorent c’est « la mémoire de poisson rouge ». Je sais pas qui a inventé ce truc. C’est combien de temps la mémoire de poisson rouge ? La durée de la mémoire du poisson rouge dépend du degré de culpabilité des personnes**. Oui, le poisson peut reconnaitre ses amis-poissons, ou humains (qui sont pas vraiment ses amis en fait), et s’amuser, et vivre comme tout le monde. Il n’est pas heureux d’être maintenu dans une minuscule prison, et il ne s’en fout pas non plus.

ARRETEZ D’ACHETER DES POISSONS ROUGES BORDEL.

En plus un animal, ça s’achète pas.

______________________________________________________

* ça dépend des sites…

**cette magnifique phrase est volée ici http://fr.answers.yahoo.com/question/index?qid=20060626120738AAmudby

la mémoire http://www.jesuiscultive.com/spip.php?article355

les poissons : http://www.aquabase.org/articles/html.php3/pourquoi-pas-mettre-poissons-rouges-dans-bocal=788.html

http://lepoissonrouge.org/index.php?option=com_content&task=view&id=112&Itemid=113

Colin.

Publié: 20 juin 2011 dans La "bouffe"
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Aujourd’hui je me suis demandée « mais ça a quelle tronche un colin ? » Je suis sûre que je ne suis pas la seule à ne pas savoir. Le colin, on ne le voit que sous forme de pavé blanc, c’est de la bouffe, il a pas de tête.

Bon, j’ai donc tenu à vérifier quelques infos sur le colin. Je voulais voir sa tête.

Premier obstacle : quand on tape « colin » sur Google Images, on tombe sur pléthore de photos de Colin Farell… bon. Pour trouver le Colin, on doit donc préciser « colin poisson »… okay.

Voilà la bête.

c’est ce qu’on trouve comme majorité de photos… Le colin est pas vraiment un animal, en fait c’est un carré blanc…

 

en insistant un peu on peut trouver ça :

On sait maintenant à quoi ressmeble un colin. un colin mort. Apparemment c’est difficile de trouver une photo de colin vivant… o_O ça doit être interdit par le comité de la cantine qui veut qu’on mange du poisson le vendredi…

 

Bon alors en fait, le voilà… il faut faire des recherches quasi scientifiques pour trouver à quoi ressemble le poisson le plus consommé chez nous…

 

Je ne sais pas s’il y a une morale à retenir de ça… peut être les enfants de nos enfants devront faire les mêmes recherches pour trouver à quoi ressemble « du » boeuf. Ils apprendront alors qu’en fait on mange de la vache, comme le colin est un merlu.